30 juin 2024
La République Démocratique du Congo célèbre cette année, le 64e anniversaire de son indépendance. À cette occasion, le président de Ensemble pour la République Moïse Katumbi Chapwe a dressé un tableau sombre du pays 64 ans après l’accession à la souveraineté nationale.
Ce candidat à la présidentielle de 2023 dénonce la gouvernance actuelle de Félix Tshisekedi caractérisée, selon lui, par la souffrance « accrue » des congolais. En référence à une citation du Pape Jean-Paul 2, Moïse Katumbi a appelé à l’unité pour tenter de “renverser la spirale négative qui règne dans le pays”.
« Notre peuple n’a plus le droit à la vie dans notre pays, il n’y a rien qui marche, c’est la souffrance totale.
Le congolais est devenu mendiant dans son propre pays, le congolais n’a plus de routes, n’a plus d’électricité, de l’eau potable, mes frères et sœurs dorment dehors, mes frères et sœurs sont en train d’être tués tous les jours à l’Est du pays, trop de promesses, des discours inutiles mais on oublie son peuple et nous devons tout faire comme le Pape Jean-Paul 2 l’avait dit « n’ayez pas peur, nous allons nous mettre ensemble pour que cette situation change » », a dit Moïse Katumbi Chapwe dans un message diffusé sur son compte X.
Aussi, est-il revenu sur les dernières élections organisées en RDC tout en dénonçant l’absence des sanctions contre toutes les personnes impliquées dans les pratiques de corruption.
« Quand vous organisez, dans un pays, des élections chaotiques pour mettre au pouvoir des gens qui n’ont pas été votés, vous croyez que nous pouvons nous en sortir ?
C’est le seul pays où on trouve des gens avec des machines à voter dans leur propre maison et personne n’est incarcéré, au lieu de réduire le train de vie des institutions ou de l’État pour que la population puisse s’en sortir, les gens ne savent plus enterrer leurs morts parce qu’ils n’ont pas d’argent, pour enterrer leurs frères et sœurs ils doivent toujours dépendre de la diaspora alors que nous avons pays très riche », a interpellé Moïse Katumbi Chapwe.
Par la même occasion, Moïse Katumbi a dénoncé les arrestations « arbitraires » de certains congolais, notant que ceux qui ont volé l’argent public sont libres alors que les innocents sont aux arrêts.
« On voit des gens qui ont volé en train de rouler carrosse et des citoyens, des innocents je pense à Mike Mukebayi, à Gloria Senga et son compagnon de lutte, des gens incarcérés parce qu’ils ont voulu marcher contre la faim et c’est ça un pays que nous cherchons ? Jean-Marc Kabund, tout ce monde là.
Je crois qu’il est temps pour le peuple congolais de nous mettre ensemble de dire non à cette dictature, non au tribalisme, non à ce qui se passe dans notre pays où les voleurs marchent librement, où les gens qui luttent pour le social de leurs frères contre la faim, contre la guerre à l’Est incarcérés injustement », a dénoncé le président de la première force politique au sein de l’Assemblée nationale.
Rappelons que le 4e cycle électoral en République Démocratique du Congo a consacré la réélection de Félix Tshilombo à la tête du pays avec 73,47% 😅 selon les chiffres de la Cour constitutionnelle. Il est suivi par Moïse Katumbi Chapwe avec 18,08%, Martin Fayulu Madidi 4,92% et Adolphe Muzito 1,12%. Cette réélection de Félix Tshilombo est contestée par certains leaders politiques de l’opposition suite aux irrégularités et actes de fraudes dénoncées après les opérations de vote.
C’est le cas de Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Dénis Mukwege et d’autres qui avaient appelé à un dialogue pour la réorganisation des élections avec une CENI et une Cour constitutionnelle recomposée.
Depuis lors, Moïse Katumbi Chapwe a accepté de faire l’opposition « républicaine » et milite actuellement pour l’effectivité de la désignation du porte-parole de l’opposition en vue de servir de véritable contre poids contre le régime de Félix Tshilombo.