20.07.2023
« Le suspect que nous avons encore entre nos mains nous a laissé entendre beaucoup de déclarations. Mais il revient constamment sur ses premières déclarations. Et là où ça complique un peu la tâche, ses déclarations ne sont pas constantes. Il fait des déclarations qui ne semblent pas nous aider à nous faire une conviction. Mais c’est cela aussi la conviction que nous pouvons nous faire lorsqu’on quelqu’un aujourd’hui dit une chose, demain il en dit une autre et le lendemain autre chose ».
Comme promis, le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a été à nouveau devant la presse hier mercredi 19 juillet courant à cette Cour pour informer les professionnels des médias de l’évolution des enquêtes.
Au cours de cette rencontre, le Procureur général près la Cour de cassation a informé les journalistes que la justice congolaise a requis différentes expertises entre autres celle de la police scientifique, et celle en cybercriminalité, et celle l’expertise en télécommunication cellulaire, l’expertise en médecine légale. Toutes ces expertises, a-t-il précisé, se sont mises à l’œuvre et chacune d’elles constamment avec eux en leur livrant les résultats des enquêtes ou le devoir soumis à leur expertise.
Pour bien fixer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de l’enquête et fort de l’appui des experts requis, en plus de nouveaux éléments, il est revenu sur les points traités lors de la toute première conférence de presse tenue le jeudi 13 juillet. Il s’agit entre autres de la balle.
L’ARME TROUVEE DANS LA JEEP APPARTIENT BEL ET BIEN AU SUSPECT
La police scientifique a, par exemple, dit-il, confirmé que la balle qui a été tirée est bel et bien partie de l’arme qui a été trouvée à côté du corps de feu Chérubin Okende Senga. Cette arme qui appartient au suspect.
Quant au deuxième suspect, Firmin Mvonde a soutenu qu’il y a plusieurs personnes qui sont interpellées dont le chauffeur. Mais ce dernier n’a pas accompagné le défunt sur le chemin de la mort. Pour la simple raison qu’il était resté à la maison, ayant été envoyé par la victime pour d’autres courses à l’UPN. Le PG près la Cour de cassation a précisé qu’il est à la disposition de la justice.
De quoi est décédé le désormais ex-député national Okende. A cette question, Mvonde Mambu a répondu que la cause de son décès, c’est l’autopsie qui déterminera si la mort est venue par balle. Et elle déterminera également dans quel état se trouvait la victime si la mort n’était pas causée par balle. L’opinion reste bien suspendue impatiemment à la réponse de cette énigme. « L’autopsie est cruciale. Les résultats sont vraiment attendus pour nous donner la certitude de ce que vous affirmez aujourd’hui » , a conclu le PG près la Cour de cassation.
« ETRE LES PLUS OBJECTIFS POSSIBLES »
Au sujet de cette autopsie tant attendue également, Firmin Mvonde Mambu a précisé qu’il faudra que tous les experts en médecine légale devront d’abord être sur place avant de procéder à une quelconque autopsie sur le défunt Cette précaution est fondamentale pour éviter une contre-expertise consécutive au fait qu’un groupe de médecins légistes font avant les autres qui peuvent ne plus vouloir l’effectuer parce que le corps aura été manipulé par les autres. Ce qui compliquerait la tâche.
« La réquisition d’experts a été déjà faite, mais, précise Firmin Mvonde, les devoirs requis n’ont pas été effectués simplement pour la raison que nous avons besoin des résultats consolidés » , a-t-il indiqué. Et de renchérir : « Nous voulons être les plus objectifs possibles, c’est-à-dire que nous ne manquons pas l’expertise locale, mais nous voulons de l’expertise qui puisse être un autre son de cloche venant de l’extérieur » .
Il a souligné qu’à la suite du Gouvernent qui a requis également de l’aide extérieure au sujet des enquêtes, » nous en tant qu’enquêteur, institution judiciaire, nous avons sollicité aussi l’expertise extérieure qui est attendue » Ces enquêteurs viendront notamment de la Belgique, de la Monusco, d’Afrique du Sud.
TELEPHONES DU CHAUFFEUR ET DU GARDE DU CORPS SAISIS
Quant à l’expertise en matière de télécommunication, Firmin Mvonde a affirmé que les premiers résultats leur sont déjà parvenus. Ce qui va permettre d’analyser « les téléphones du garde du corps et du chauffeur, avec autant de personnes qui avaient été en contact avec la victime dans les heures qui ont précédé sa mort, tout comme dans les heures qui ont suivi cette mort ». « Ces téléphones, a-t-il précisé, sont en train d’être passés au crible par les experts ». Sans livrer les premiers résultats obtenus, il a assuré que cela donne une idée du film des événements qui permettront aux enquêteurs d’aboutir à une conclusion qui soit unique.
Le Procureur général près la Cour de cassation a réitéré sa mise en garde contre tous les propagateurs de faux bruits via les réseaux sociaux. Pour cela, des invitations ont été déjà envoyées à ces personnes qui préfèrent informer l’opinion par cette voie pour qu’elles se présentent afin d’être entendues sur procès-verbal. Mais jusqu’à présent, personne ne s’est présenté, Il a, par ailleurs, rappelé qu’il avait encouragé toute personne détentrice d’une information susceptible de leur permettre de bien circonscrire les faits à bien vouloir la mettre à la disposition des enquêteurs. Malheureusement, a-t-il regretté, personne n’est encore passé à son office.
« Je crois qu’avec ça nous aurons avec vous à regarder dans la même direction, celle de la vérité, celle d’arriver aux véritables criminels », a-t-il conclu.
En un mot comme en cent, les enquêteurs devront donner des réponses à ces nombreuses questions : A-t-il été enlevé ? Si oui, où ? Avait-il effectué le déplacement pour la Cour constitutionnelle ? Qui a (ont) tué Chérubin Okende. ? Comment l’ont-ils trucidé ? Pour quel motivé l’ont-ils envoyé ad patres ? Comment est-il mort : en dehors de son véhicule ou à l’intérieur. ?