03.04.2024
Christophe Lutundula Apala, ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), a accordé un entretien à France 24. Fin mars, des personnalités proches de l’ex-président Joseph Kabila sont apparues aux côtés du M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali. « Le code pénal condamne la collusion avec une puissance étrangère », a rappelé Christophe Lutundula, s’adressant à Joseph Kabila ainsi « qu’à tout autre Congolais ».
« Ancien chef d’État ou non, il y a les lois de la République », a insisté le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la RD Congo sur le plateau de France 24.
Le 28 mars, le M23 a tenu une réunion où trois personnalités liées à l’ancien président Joseph Kabila sont apparues aux côtés de Corneille Nangaa. Or, cet homme est désormais à la tête d’une plateforme politico-militaire codirigée par le groupe rebelle du M23, dénommée Alliance du fleuve Congo (AFC).
« Il y a des collusions internes vis-à-vis de ce mouvement que le Rwanda est en train de monter » s’inquiète le chef de la diplomatie congolaise. « Chacun sait ce qu’il fait », commente-t-il aussi, à l’intention de Joseph Kabila.
Christophe Lutundula appelle à mettre fin à « l’impunité » du Rwanda, que les autorités congolaises tiennent pour principal responsable des violences qui règnent dans la région du Nord-Kivu : « Ne pas sanctionner » (le Rwanda) revient « à l’encourager », et est « contraire au droit international »
Une rencontre entre présidents rwandais et congolais à l’horizon ?
Le chef de la diplomatie congolaise se réjouit toutefois d’un « frémissement » français et américain : Paris et Washington « ont non seulement dénoncé, mais mis en place des sanctions ».
Christophe Lutundula Apala a affirmé qu’une rencontre avec son homologue rwandais, Vincent Burita « devra avoir lieu », les deux hommes s’étant déjà rencontrés le 21 mars.
Ces rencontres entre ministres sont supposées ouvrir la voie à une entrevue entre les chefs d’État des deux pays. « Le principe d’une rencontre entre Paul Kagamé et Felix Tshilombo a été accepté » affirme Christophe Lutundula Apala, sans donner de date.
Mais le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais demeure « une condition essentielle », répète Christophe Lutundula Apala : « Nous n’accepterons jamais l’infamie de négocier sous occupation. »