Si les affrontements ne se produisent plus entre les partisans d’Augustin Kabuya et ceux de Déo Bizibu, le désordre au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) persiste, alors que les deux personnalités se disputent le poste de secrétaire général.
Resté silencieux depuis le début des tensions, Peter Kazadi a finalement pris la parole mardi, lors de la cérémonie honorant la base qui avait poussé Félix Tshilombo, le 12 novembre 2018, à retirer sa signature de l’accord de Genève ayant désigné Fayulu comme candidat unique à la présidentielle. L’ancien VPM de l’Intérieur a révélé la mission confiée par le président de la République : rencontrer les deux factions et les inviter à trouver un terrain d’entente. Peter Kazadi a salué la coopération de la faction de Kabuya, tout en déplorant le refus d’obtempérer de celle de Bizibu.
« J’ai invité les deux parties pour leur faire part de la volonté du président, qui souhaite que la paix revienne au sein du parti. J’ai parlé avec l’équipe de Kabuya, qui m’avait écouté, et j’ai fait la même chose avec les gens de Déo Bizibu.«
Malheureusement, ces derniers n’ont pas écouté, affirmant qu’ils ont besoin que le chef de l’État lui-même leur dise cela. Mais je dois vous assurer que c’est toujours Kabuya qui sera chef du parti, peu importe la décision qui sera prise », a-t-il déclaré.
En août dernier, dans une vidéo, Déo Bizibu et Augustin Kabuya ont été vus aux côtés de Marthe Kasalu, mère biologique du président de la République, appelant leurs militants au calme et au dialogue pour préserver les intérêts de l’UDPS. Malgré cette médiation de la veuve d’Étienne Tshisekedi, l’UDPS semble aujourd’hui être un parti à deux têtes, puisque Déo Bizibu, qui n’a plus accès à la permanence de Limete, continue de représenter le parti en tant que secrétaire général ad intérim, conformément aux dernières résolutions de la Convention démocratique du parti (CDP).
Kabuya, de son côté, persiste à se considérer comme le chef du parti présidentiel, avec une fonction supplémentaire : celle de président ad intérim du parti.
Récemment, plusieurs images de Tshilombo recevant Déo Bizibu et d’autres frondeurs ont circulé sur la toile. Lors d’une interview, le président de la République avait expliqué la cacophonie au sein de l’UDPS comme étant un signe de vitalité démocratique, un choc destiné à faire émerger la lumière, en référence à ce que disait son père dans des circonstances similaires.