04.07.2024
Depuis l’ouverture le 14 mai 2024 de la session extraordinaire du Sénat de la République Démocratique du Congo, chaque jour apporte sa bataille pour un poste au bureau de la chambre haute du parlement.
Après la désignation du bureau provisoire dit bureau d’âge, avec à sa tête Pascal Kinduelo Lumbu, un ancien homme d’affaires connu à Kinshasa, l’élection à l’Equateur, d’un vieux loup de la politique congolaise, Jonas Mukamba Kadiata Nzemba, a fait jaser des membres des Forces alliées de l’UDPS ( FPAU ) qui voyaient « leur doyen » remplacer l’élu des élus du Kongo Central.
Fort heureusement, la constitution avait tranché, et même l’intéressé lui-même a surpris par sa sagesse en fixant l’assemblée plénière du Sénat, sur le fait que les 15 jours prévus par la loi fondamentale étaient passés.
Après l’examen et l’adoption des rapports des commissions spéciales chargées de vérification des mandats ‘‘des élus des élus provinciaux’’ du 24 et 26 mai 2024, les langues ne se sont pas tues après l’élection en retard du 29 Avril 2024 qui a vu un « véritable » doyen d’âge, Jonas Mukamba » atterrir » au Palais du peuple.
Le doyen des doyens, une icône dans ce pays (RDC), une personnalité exceptionnelle, a-t-on dit, qui bien qu’étant de l’espace Kasaï, a réussi à se faire élire dans la province de l’Equateur, où en tant qu’ancien gouverneur de province, il s’est créé un électorat comme, en son temps un certain Konde Vila Kikanda, du Kongo Central, élu au Nord-Kivu (Est de la RDC).
La Chambre des sages et de réflexion entend seulement profiter de son expérience de pionnier de l’indépendance pour bien « assaisonner » les débats à la Chambre haute.
Aujourd’hui, le Palais du peuple, spécialement l’aile droite où siègent l’administration et le bureau du Sénat, ressemble à une mer noire tranquille où s’affronteront tous les regroupements et familles politiques, sous le regard du Pr Modeste Bahati Lukwebo, celui-là qui ne semble pas aussi avoir dit son dernier mot, autour et avec son regroupement AFDC/A (Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés).
La géopolitique, toujours en vogue, les espaces linguistiques, kongo, swahili, ngala et luba paraissent venir perturber l’ordre des batailles.
La présidence étant tenue des mains de maître par l’espace luba en la personne de Félix Tshilombo, l’Assemblée nationale par l’espace swahili avec Vital Kamerhe, la Primature par l’espace Kongo avec Mme Judith Suminwa Tuluka, il ne reste plus que les » Bangala » qui réclament déjà la « tête » du bureau du Sénat.
Mais ce pays, pour son développement harmonieux, devrait se dépasser et prioriser plutôt l’espace de la «méritocratie ».
C’est ainsi que certains des élus des élus pensent hisser l’espace Katanga, en la personne de Jean Michel Sama Lukonde, ancien Premier ministre, au regard de sa récente expérience à la tête du Gouvernement.
La population congolaise en général et celle de Kinshasa, se souvient de cet épisode de l’intervention autrefois à la Télévision de nationale de Léon Kengo Wa Dondo, président du Sénat, de 2007 à 2019, qui par son speech avait su calmer la rue, au plus fort moment de bouleversements politiques conduits par les militants d’un certain parti de l’opposition « Union pour la démocratie et le progrès social « UDPS », aujourd’hui au sommet de l’État.
L’UDPS, à travers sa jeunesse, revendique déjà le poste de rapporteur du bureau du Sénat, qu’un certain Ivan Kazadi Kankonde ne veut pas abandonner, après l’étape du bureau d’âge. Mais, les élus des élus de la « jeune » province du Mai-Ndombe n’ont pas encore dit leur dernier mot. Conduite par Herman Mutima Sakrini, longtemps directeur général de l’Office des Routes, veut avoir droit au chapitre. C’est dire que tout est désormais sur la table des membres de la Chambre haute du Parlement. L’avenir immédiat semble mouvant.