28.08.2023
Quatre mois avant les scrutins prévus en décembre, le prix Nobel de la paix 2018 dénonce les irrégularités du processus électoral en cours.
Lors d’une adresse à la jeunesse du Sud-Kivu dimanche à Bukavu, « l’homme qui répare les femmes » n’a pas annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle, comme certains l’espéraient, mais il a estimé que le format actuel des élections augure une fraude électorale et appelle la population congolaise à s’indigner face au mal.
Devant plusieurs centaines de jeunes venus l’écouter à la Fondation Panzi, le docteur Denis Mukwege a surtout critiqué les cartes d’électeurs qui se sont déjà effacées seulement quelque temps après la révision du fichier électoral. Pour lui, c’est un mauvais signe :
« Quand on a des irrégularités de ce type, et que nous ne sommes pas capables de nous indigner pour dire que la voie qui nous permet de faire notre choix est déjà biaisée, qu’est-ce que nous pouvons espérer ?
Je pense qu’aujourd’hui la grande indignation serait que tous ceux qui ont leurs cartes d’électeurs effacées manifestent pour dire : « si vous avez payé des mauvaises cartes d’électeurs vous devez assumer la responsabilité. » Mais si nous nous taisons et nous allons aux élections qui étaient préparées pour être fraudées, je dois vous dire : lisez l’histoire du Congo et vous verrez que, depuis 1885 à ce jour, les Congolais n’ont jamais choisi leurs dirigeants. »
Le docteur Mukwege appelle à sortir de l’amnésie patriotique pour la refondation de la RDC. Il estime que le silence des Congolais face à leurs maux est une trahison.
Cependant, la jeunesse présente a estimé que Denis Mukwege entretient le suspense au lieu d’être clair politiquement. Marie Sifa sort de la salle de conférence, elle s’attendait à une grande annonce : « J’aurais aimé qu’il se prononce parce qu’au vu de ses actions, ses paroles, nous voyons qu’il mérite d’être président de la République. Je souhaite qu’il puisse le faire même ouvertement, ça peut être mieux. »
L’entourage du docteur Mukwege dit toujours croire en cette candidature en vue de la présidentielle du 20 décembre.