04 07, 2024
L’essentiel
La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap’ du conflit russo-ukrainien.
Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
Ce mercredi, au 861e jour du conflit, la journée a été marquée par l’offensive russe sur la ville stratégique de Tchassiv Iar et le bombardement meurtrier à Dnipro.
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 3 juillet.
Le fait du jour
La Russie a revendiqué ce mercredi la conquête d’un premier quartier de la ville stratégique de Tchassiv Iar, dont elle tente depuis des mois de s’emparer dans l’espoir d’une percée décisive dans l’est de l’Ukraine. Sa position en hauteur permettrait en effet aux troupes russes d’atteindre avec leurs canons notamment Kramatorsk, la plus grande cité minière de la région et garnison ukrainienne sur cette partie du front.
En outre, au moins cinq personnes ont été tuées dans un nouveau bombardement à Dnipro, une grande ville du centre de l’Ukraine. Les soldats russes ont « libéré le quartier Noviï », à la périphérie orientale de Tchassiv Iar, a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Située dans la région de Donetsk, dans la partie orientale de l’Ukraine, cette cité revêt une importance militaire de premier plan.
La chaîne Telegram DeepState, constituée de chercheurs en sources ouvertes, proche de Kiev, a affirmé que ce quartier avait été « complètement rasé » et que s’obstiner à le tenir ne mènerait qu’à « des pertes accrues ».
L’armée russe est à l’initiative ces derniers mois, grignotant du terrain petit à petit. Elle cherche à enfoncer les lignes de défense ukrainiennes dans l’est, pour conquérir la partie du Donbass qu’elle ne contrôle pas, plus de deux ans après de début de l’invasion. Les Russes poursuivent par ailleurs leurs frappes quotidiennes, notamment sur les villes et les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, qui vit au rythme des coupures d’électricité.
La déclaration du jour
« « Aujourd’hui, nous avons assisté aux premiers cas de libération de prisonniers politiques au Bélarus » »
La meneuse de l’opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a indiqué mercredi que des prisonniers politiques avaient été libérés par le Bélarus, pays allié de la Russie où sévit une répression sans merci. Des milliers de personnes ont été arrêtées et des opposants, militants et journalistes condamnés à de lourdes peines ces dernières années dans ce pays situé aux portes de l’UE, qu’ont fui des centaines de milliers de ses citoyens.
L’ONG de défense des droits humains Viasna a annoncé avoir été informée de la libération de cinq personnes, deux femmes et trois hommes. L’une des personnes libérées est journaliste, selon la même source. Cette ONG a recensé plus de 1.400 personnes incarcérées pour leur opposition au régime du président Alexandre Loukachenko, qui fête ce mois-ci ses 30 ans aux commandes du Bélarus.
Parmi les personnes libérées figure le chef d’un parti d’opposition interdit par les autorités (le Front populaire) Rygor Kastoussev, a déclaré son gendre à des journalistes. Il avait été condamné à 10 ans de prison le 5 septembre 2022 pour « tentative de s’emparer du pouvoir de l’État par des moyens inconstitutionnels ». Svetlana Tikhanovskaïa a ajouté que plus de 200 prisonniers politiques « sont dans un état de santé critique » et « leur vie est en grand danger » en prison.
Le chiffre du jour
40 milliards d’euros par an. C’est le montant du soutien militaire à l’Ukraine pour lequel les pays de l’Otan se sont mis d’accord ce mercredi, sans engagement dans le temps, a-t-on appris de source diplomatique. Cette initiative, qui sera officialisée la semaine prochaine lors d’un sommet de l’Alliance, avait été lancée par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. Ce dernier souhaitait un engagement pluri-annuel des alliés afin d’ancrer dans la durée cette aide militaire, indispensable à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Ce montant de 40 milliards d’euros annuels correspond au niveau de l’aide cumulée actuelle des pays de l’Otan, avait indiqué Jens Stoltenberg. Washington a toutefois expliqué ne pas pouvoir légalement s’engager sur plusieurs années, se disant toutefois prêt à réexaminer cette aide en 2025, ont précisé ces diplomates à Bruxelles.
Jens Stoltenberg avait également suggéré que la répartition de cette aide se fasse en fonction du Produit intérieur brut (PIB) de chaque pays membre de l’Alliance. Mais la Turquie s’y est refusée, selon ces sources. Le texte devait faire référence à « un partage équitable du fardeau », sans plus faire référence au PIB.
La tendance
Les Européens restent solidaires de l’Ukraine contre l’invasion russe et sont globalement favorables à augmenter les envois d’armes à Kiev, mais sont divisés sur l’issue possible de la guerre, selon un sondage publié mercredi. Les Ukrainiens, également sondés, restent eux majoritairement opposés à toute concession territoriale à la Russie.
« Dans toute l’Europe, l’augmentation de la livraison d’armes et de munitions à l’Ukraine par ses alliés bénéficie d’un fort soutien de la population », relève le centre de recherche ECFR qui a commandé ce sondage dans 15 pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, mais aussi l’Ukraine.
Ils sont aussi majoritaires à penser que la guerre s’arrêtera sur la base d’un accord négocié entre les belligérants (à l’exception de l’Ukraine et de l’Estonie où la majorité pense que Kiev l’emportera sur le champ de bataille), d’après cette étude réalisée en mai auprès de 19.566 personnes. Ils sont aussi unis, pour les non-ukrainiens, contre l’idée d’envoyer leurs soldats se battre en Ukraine.
En revanche, ils sont beaucoup plus divisés sur la position que devrait adopter l’Europe, entre un groupe de pays où les populations pensent majoritairement que les Européens doivent aider l’Ukraine à reconquérir ses territoires (Estonie, Suède, Royaume-Uni, Pologne, Portugal), un groupe où la majorité pense que l’Europe doit pousser l’Ukraine à négocier (Bulgarie, Grèce, Italie, République tchèque, Suisse), un groupe indécis où les opinions se divisent à peu près entre ces deux options et ceux qui n’expriment pas d’opinion précise sur cette question (Pays-Bas, Espagne, France, Allemagne).