Papy LABILA NKALIM revient sur son parcours politique marqué par la constance, une stratégie assumée et une fidélité à son territoire, Idiofa. Il explique sa progression par une discipline rigoureuse et une proximité avec la population. S’il a échoué à la députation nationale lors des dernières élections, il l’attribue à une forte concurrence et à son engagement prioritaire dans la campagne présidentielle pour Félix Tshisekedi, qu’il a coordonnée dans la région. Devenu sénateur, il considère cette nouvelle fonction comme un levier d’influence, non comme une revanche. Il y voit l’opportunité de négocier au nom de son territoire et de concrétiser des projets importants, notamment la réhabilitation de la route Ingudi–Idiofa, l’électrification de Kakobola, la construction d’un stade et la mécanisation des agents de l’État. Il souligne avoir choisi un suppléant compétent et non issu de sa famille, rompant ainsi avec le népotisme ambiant. Fils de l’ancien homme politique Jean-Marie LABILA, il revendique cet héritage tout en ayant dépassé certaines des étapes atteintes par son père. En parallèle de sa carrière politique, il préside le club de football FC MK, qu’il souhaite repositionner sur la scène internationale, convaincu que le sport peut rassembler la jeunesse. Enfin, il réaffirme son engagement total pour le développement d’Idiofa, territoire auquel il se dit redevable.
Honorable Sénateur Papy LABILA Nkalim
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Interview réalisée par Léon Idole HOPAY
Conseiller, député provincial, candidat sérieux à la députation nationale, puis sénateur : Papy LABILA NKALIM incarne une trajectoire politique construite sur la stratégie, l’endurance et la fidélité à un territoire, Idiofa. Figure montante de l’espace Kwilu, il revient, dans cet entretien exclusif, sur son parcours, ses choix parfois coûteux, et les promesses qu’il s’efforce de concrétiser. Avec une ligne de conduite : agir, plutôt que promettre.
Quotinfo : Monsieur le Sénateur, votre ascension politique impressionne par sa régularité. À quoi tenez-vous cette progression ?
Papy LABILA NKALIM : À la constance, d’abord. À une vision claire, ensuite. Chaque mandat, chaque campagne, chaque prise de position ont été guidés par une stratégie réfléchie. Rien n’a été improvisé. Je me suis imposé une discipline de travail et une proximité réelle avec la population. C’est cela, la clé de cette progression.
Quotinfo : Lors des dernières élections, vous étiez en lice à la fois pour la députation provinciale et nationale à Idiofa. Vous avez été élu au niveau provincial, mais pas au national. Que s’est-il passé ?
Papy LABILA NKALIM : Il faut être lucide : la compétition était rude. La politique, c’est comme un match de football : on entre tous avec l’envie de gagner, mais à la fin, il n’y a qu’un seul vainqueur. Plusieurs facteurs ont joué : le poids de certains concurrents bien ancrés localement, et un territoire vaste que je n’ai pas pu quadriller comme je l’aurais souhaité.
Quotinfo : Votre rôle de coordinateur régional de la Team Fatshi 20, en charge de la campagne présidentielle, a-t-il pénalisé votre propre campagne ?
Papy LABILA NKALIM : Inévitablement. J’ai fait passer la campagne du Président Tshisekedi en priorité, car je considère que sa réélection était cruciale pour la stabilité du pays. Cela m’a pris du temps, de l’énergie, parfois au détriment de ma visibilité personnelle. Mais je l’ai fait en âme et conscience. On ne peut pas tout mener de front sans sacrifices.
Quotinfo : Vous êtes désormais sénateur. Ressentez-vous une forme de compensation ou de revanche ?
Papy LABILA NKALIM : Je ne raisonne pas en termes de revanche. Le Sénat est une institution stratégique. Il m’offre un espace d’influence fort, notamment pour porter les projets d’Idiofa. J’ai désormais les leviers pour peser dans les négociations, proposer, faire avancer les dossiers. C’est une reconnaissance, mais surtout une responsabilité. Aujourd’hui, je peux négocier en position de force.
Quotinfo : Vous aviez pris des engagements clairs pendant la campagne. Où en est-on concrètement ?
Papy LABILA NKALIM : Je suis fier des avancées. La route Ingudi–Idiofa progresse : plusieurs kilomètres sont déjà réalisés, et les travaux continuent, notamment du côté d’Aten. Sur l’électrification de Kakobola, les poteaux sont en cours d’installation et les câbles sont déjà sur place. La lumière arrive. Nous avons aussi lancé un ambitieux programme de construction d’un stade de plus de 9 000 places : les engins sont opérationnels. Enfin, la mécanisation des agents de l’État est amorcée. Nous avons tenu nos promesses, malgré les défis. Je suis un homme d’actions, pas de discours.
Quotinfo : Vous avez choisi comme suppléant un homme qui n’est ni un proche, ni un membre de votre famille. Une rareté dans la classe politique congolaise…
Papy LABILA NKALIM : Je ne suis pas un pro népotisme mais plutôt partisan de la qualité. Pour moi, on peut ne pas être de la même famille mais dès lors qu’on a les mêmes valeurs on marche ensemble. Le choix de mon ou mes suppléants répond aux critères de compétences, de passion pour la circonscription électorale et aussi de confiance.
Quotinfo : On vous présente comme le continuateur de l’œuvre politique de votre père, Jean-Marie LABILA. Qu’en dites-vous ?
Papy LABILA NKALIM : C’est une réalité que j’assume avec fierté. Mon père a été mon mentor. Il m’a transmis le goût du service public et du combat politique. Aujourd’hui, je prolonge son œuvre. Et j’ai même franchi certaines étapes qu’il n’a pu atteindre. C’est une manière de lui rendre hommage.
Quotinfo : Vous êtes aussi président du FC MK. Pourquoi ce retour vers le football ?
Papy LABILA NKALIM : Parce que le sport est un vecteur de cohésion et un terrain d’expression de la jeunesse. Le FC MK, c’est aussi une histoire personnelle : j’y allais avec mon père, qui en a été vice-président. Aujourd’hui, mon objectif est clair : reconstruire le club, et le porter à un niveau de compétitivité internationale.
Quotinfo : Enfin, que promettez-vous à la population d’Idiofa, qui vous a renouvelé sa confiance ?
Papy LABILA NKALIM : Je leur promets de continuer à me battre pour le développement d’Idiofa. Ce territoire m’a tout donné, je lui dois tout. Chaque jour, je me lève avec l’ambition de répondre à cette confiance. Et je resterai fidèle à cette mission.
Quotinfo : Merci, Monsieur le Sénateur.
Papy LABILA NKALIM : Merci à vous. C’est toujours un plaisir de parler vrai.
