=> Tout commence le 7 mars 1966, lorsque le jeune Président Joseph Désiré Mobutu, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État 3 mois auparavant, supprime l’obligation de soumettre ses ordonnances-lois à l’une des chambres législatives pour confirmation.
=> Le mécontentement est général parmi les parlementaires mais beaucoup se taisent par peur. Mais quelques courageux parmi les parlementaires vont élever le ton, dont les sénateurs Emile Zola et Emmanuel Bamba qui interviendront par motion pour demander quel rôle jouerait encore le Parlement dans ces conditions.
=> Dès ce jour, beaucoup d’hommes politiques vont discuter des possibilités d’écarter Mobutu. Dans ces cercles de discussion se retrouvent aussi des officiers militaires. En réalité, tous ces officiers militaires n’étaient que des appâts pour mieux piéger les politiciens et les pousser à aller plus loin dans la conjuration, car à travers eux, Mobutu était régulièrement informé de tous ces contacts.
=> Le dimanche 29 mai 1966, jour de la Pentecôte, un dernier rendez-vous est pris entre politiciens et 6 officiers supérieurs en vue des derniers réglages, avant de passer à l’acte. Ils se réunissent dans la résidence du colonel Bangala (au quartier Parc Hembrise, à Ma campagne). Dans le jardin de la villa où tous ces conjures établissent le dernier plan d’action, sont cachés des commandos. D’autres commandos déguisés en domestiques, servent la bière.
=> Cette réunion avait débuté à 20h, et vers 1h du matin, des commandaos vont intervenir : 4 politiciens sont arrêtés, à l’exception des officiers militaires. Le lendemain, 30 mai, au grand matin, c’est Mobutu qui s’adresse au peuple congolais, à travers les ondes de Radio Congo. Sa voix claque de colère et d’émotion lorsqu’il annonce qu’un coup d’Etat a été déjoué et les traîtres arrêtés : Evariste Kimba, Emmanuel Bamba, Alexandre Mahamba et Jérôme Anany.
=> Vers 12h le même jour, Mobutu crée, par ordonnance-loi, un tribunal militaire d’exception chargé de juger les quatre conjures. Un procès expéditif est alors ouvert le 31 mai, tenu en plein air devant une nombreuse foule de plus de 20.000 personnes. A la fin de la journée, la sentence tombe : la peine de mort pour tous les 4 inculpés.
=> Leur exécution en public intervient le 2 juin, à l’actuel emplacement du stade des Martyrs de Kinshasa.