02 04, 2024
le Président du Rwanda, Paul Kagame, lors d’une interview avec Radio10 et Royal FM, a souligné la complexité des problèmes de la République Démocratique du Congo (RDC), attribuant la majorité de ces défis aux dirigeants congolais. Selon Kagame, ces problèmes devraient être assumés par les Congolais eux-mêmes, plutôt que d’être imposés au Rwanda. Il a utilisé une métaphore forte pour exprimer cette idée, en comparant le fait de porter les problèmes de la RDC à celui de porter le cadavre d’une hyène.
Le dialogue s’est ouvert sur les difficultés persistantes dans l’est de la RDC, une région troublée par des conflits récurrents. Kagame a rejeté l’idée que le Rwanda doive être chargé des tensions et des désordres de son voisin, en insistant sur le fait que ces problèmes internes devraient être résolus par les Congolais eux-mêmes.
Le Président Kagame a exprimé sa frustration face à la tendance de certains leaders mondiaux à attribuer la responsabilité des problèmes de la RDC au Rwanda, suggérant que cette approche est non seulement inappropriée mais aussi épuisante pour son pays qui, selon lui, a déjà ses propres défis à surmonter.
Au-delà de la gestion des affaires internes, Kagame a abordé le spectre de l’influence étrangère en RDC, citant des craintes que sans un soutien adéquat, le Congo pourrait tomber sous l’influence des puissances comme la Chine et la Russie. Cependant, il a clarifié que son inquiétude principale n’était pas l’engagement étranger en soi, mais plutôt la façon dont certains acteurs internationaux exploitent le Rwanda dans le processus.
Kagame a également mentionné la situation précaire des Congolais d’ethnie rwandophone, incluant à la fois les Tutsis et les Hutus, qui sont souvent victimes de discriminations et de violences. Il a souligné que ces communautés devraient jouir de leurs droits sans avoir à les réclamer, insinuant que le déni de ces droits contribue aux conflits incessants et aux crises humanitaires dans la région.
Le Président a souligné que le Front Démocratique de Libération du Rwanda (FDLR) continue de poser un problème majeur, étant accueilli et armé en RDC. Il a insisté sur le fait que la résolution de ce problème incombe à la RDC, avec le Rwanda prêt à offrir son aide dans la recherche de solutions.
Cependant, malgré les affirmations de Kagame, de nombreux rapports de l’ONU, d’organisations de défense des droits de l’homme et de gouvernements occidentaux suggèrent une implication du gouvernement rwandais dans les troubles à l’est de la RDC. Des critiques accusent le Rwanda de profiter du conflit pour exploiter les ressources naturelles de la région et d’exacerber les tensions ethniques.
Un membre de la communauté Tutsi congolaise a récemment exprimé son scepticisme quant au rôle de Kagame en tant que défenseur des Tutsis de la RDC, arguant que ses actions ont souvent aggravé leur situation. Il a notamment critiqué l’attitude du Rwanda envers les réfugiés souhaitant retourner en RDC, les accusant d’être utilisés comme pions dans un jeu politique plus large visant à justifier les interventions militaires dans la région.