15 07 2023
Le président ougandais Yoweri a accusé un ancien dirigeant de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, d’avoir donné asile à des combattants islamistes et de leur avoir permis d’exploiter des minerais et du bois et d’utiliser les recettes pour se renforcer.
Un ancien groupe rebelle basé en Ouganda, les Forces démocratiques alliées (ADF), qui a prêté allégeance à l’État islamique (EI) en 2019, opère depuis des années dans les jungles de l’est du Congo voisin, perpétrant des meurtres de civils et de membres du personnel de sécurité.
Le mois dernier, des combattants du groupe ont franchi la frontière avec l’Ouganda, pris d’assaut une école secondaire et massacré 42 personnes, pour la plupart des étudiants. Certaines ont été brûlées vives.
M. Museveni a fait référence à cette attaque dans un discours prononcé jeudi en fin de journée et a déclaré que les ADF avaient pu s’étendre et établir de grands camps dans l’est du Congo sous le gouvernement de M. Kabila.
« Le gouvernement congolais de S.E. Kabila, soutenu par certains acteurs régionaux et internationaux, leur a permis de s’installer librement dans le Nord-Kivu et l’Ituri », a déclaré M. Museveni, en faisant référence aux provinces congolaises.
« Ils extrayaient de l’or, vendaient du bois, récoltaient le cacao des gens, collectaient des taxes, extorquaient de l’argent aux gens, etc. Ils se développaient modestement et avaient de l’argent ».
M. Kabila a été président du Congo de 2001 à 2019.
En 2021, l’Ouganda, avec l’autorisation du dirigeant congolais sortant Felix Tshilombo, a lancé une opération militaire avec l’armée congolaise pour tenter de vaincre les insurgés.
Selon M. Museveni, cette opération a permis de démanteler la plupart des camps des ADF et les rebelles se sont divisés en petits groupes difficiles à détecter, se glissant occasionnellement en Ouganda pour mener des attaques contre des civils.
« Nous avons rapidement réduit leurs forces et ils ont maintenant fui au-delà de notre ligne d’exploitation », a-t-il déclaré.
Un groupe d’experts de l’ONU a toutefois déclaré le mois dernier que les ADF étendaient leurs opérations au Congo grâce à des fonds provenant de l’IS, malgré les opérations conjointes menées contre eux par les armées ougandaise et congolaise.