09 08 2023
« La CENCO-ECC nous demande de cogérer le processus électoral. C’est une aberration. Nous ne pouvons absolument pas prêter l’oreille à » leur demande d’audit citoyen », tranche net, invité sur TOP CONGO FM, le 2ème vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à propos de la requête formulée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) de procéder à un « audit citoyen » du fichier électoral.
Mauvaise intention
En cause, note Didi Manara, « les idées derrière cette (requête) ne sont pas bonnes ».
Pour commencer, pointe-t-il, « elles exigent un audit, alors qu’il a déjà été fait. Celui-ci nous a permis d’aller au Parlement pour avoir la loi sur la répartition des sièges. La loi a été promulguée, la répartition des sièges faite, les candidats ont commencé à déposer leurs dossiers, nous avons déjà des candidats députés nationaux, c’est le tour des candidats députés provinciaux et conseillers communaux de faire le même exercice ».
Dans ces conditions, « comment voulez-vous que nous puissions encore ouvrir la porte à un autre audit? », s’interroge l’ex-président du groupe parlementaire PPRD et alliés à l’assemblée nationale.
« Imaginez que cet audit (citoyen) dise que le fichier n’est pas bon. Faudra-t-il rentrer à la case de départ ? C’est-à-dire, on ouvre un dialogue. C’est-à-dire que c’est le glissement qui ouvre la voie à l’illégitimité des institutions en place et c’est le chaos dans ce pays. Ce schéma là est prescrit », lance Didi Manara.
Qui s’emploie à rappeler « qu’il y a quelque temps, cette même (mission d’observation électorale) CENCO-ECC voulait un dialogue le mois passé, la même organisation a voulu d’un audit réalisé par de experts internationaux. Maintenant, elle ne parle plus d’audit externe mais d’un audit citoyen au travers d’un échantillonnage. Donc, ça évolue , elle n’est pas tout à fait stable », conclut-il.
D’ailleurs, « lorsque le Comité laïc de coordination (CLC) et la CENCO ont dit : allons au dialogue. Immédiatement une partie de l’opposition a dit la même chose, fort curieusement, le M23 a dit, exactement, la même chose, au même moment. C’est un triumvirat des gens qui sont sous la houlette de certains lobbies qui ne veulent pas de l’évolution de la démocratie dans notre pays », subodore la 3ème personnalité de la Centrale électorale en ordre de préséance.
Églises membres de l’Opposition
« Par extrapolation, le ressenti que nous avons, c’est que ces 2 églises sont des véritables membres de l’Opposition. Je vous assure que nous n’avons pas beaucoup d’attaques venant des partis politiques que de ces 2 églises. Il y a un ou 2 mandats, un évêque avait même proclamé les résultats. Nous ne voulons pas répéter la même chose. Pour mieux nous accompagner, nous demandons à la CENCO-ECC de respecter leur propre code de conduite : respecter le rôle des autorités électorales à tous les niveaux et ne jamais s’immiscer de manière illégale ou de façon inappropriée dans l’administration des élections. C’est ça qu’on leur demande, qu’elles respectent leur propre code. Nous n’allons pas accepter qu’elles quittent leur place pour s’immiscer dans notre travail nous donné par la Constitution et le peuple Congolais », insiste Didi Manara.
« Sans ambages, la CENI ne va plus ouvrir la porte à un audit. L’audit a été fait, les recommandations sont là. Ça nous enchante énormément que les recommandations faites par les auditeurs soient reprises par la CENCO-ECC. Nous allons afficher, bureau de vote par bureau de vote, les listes des électeurs. Lorsque nous aurons affiché les listes provisoires, le contrôle citoyen recommandé par la CENCO pourra alors s’effectuer. Ça ne sera pas que le rôle de la CENCO, le peuple congolais y compris les partis et regroupements politiques pourront également les voir au niveau de nos centres. Si après il y a des problèmes, ils pourront revenir vers la CENI », explique-t-il.