23 02, 2024
Le Parlement Rwandais, plus précisément la chambre des députés, a récemment adopté un projet de loi ratifiant un accord migratoire entre le Rwanda et le Royaume-Uni. Ce vote a eu lieu avec une majorité écrasante: 58 voix pour, deux contre, et deux abstentions, sur un total de 62 députés présents. Cette décision intervient après une présentation détaillée des motivations derrière ce projet par Emmanuel Ugirashebuja, le Ministre de la Justice du Rwanda et représentant principal du gouvernement dans cette affaire.
Ce projet législatif a suscité un débat parmi les membres du parlement. Parmi les douze députés ayant pris la parole, seuls deux ont exprimé des réserves. Frank Habineza, l’un des députés, a ouvert le débat en interrogeant le Ministre sur les raisons pour lesquelles le Royaume-Uni a choisi de ne pas accueillir ces migrants et réfugiés, préférant les envoyer au Rwanda. En réponse, le Ministre a admis ne pas avoir toutes les réponses à ces interrogations.
À l’opposé, des députés tels que Germaine Mukabalisa et Odette Uwamariya, ainsi que leurs collègues, n’ont montré aucune inquiétude vis-à-vis de cet accord, certains allant même jusqu’à dire qu’il était attendu depuis longtemps.
Jean Claude Ntezimana, un autre député, a également exprimé son désaccord avec les termes de l’accord, en demandant des éclaircissements au Ministre de la Justice et au représentant gouvernemental.
L’accord prévoit que le Rwanda accueillera jusqu’à 10 000 migrants et réfugiés sur une période de cinq ans, avec un objectif initial de 2 000 personnes dans les quatre premiers mois. Le Royaume-Uni a investi considérablement dans ce projet, avec une contribution financière estimée à 240 millions de livres sterling (environ 300 milliards de francs rwandais).
Le Rwanda, en partenariat avec le Royaume-Uni, a formé 151 personnes pour gérer l’accueil et le soutien des migrants et réfugiés. Le pays a également préparé des logements, incluant des hôtels, pour éviter une installation systématique dans des camps, permettant aux arrivants de vivre dans diverses régions.
Cet accord, initié en 2022, a rencontré l’opposition des tribunaux britanniques, des défenseurs des droits de l’homme, des médias, et des organisations non gouvernementales, qui argumentent que le Rwanda n’est pas une destination sûre pour les réfugiés et les migrants, soulignant les défis en termes de sécurité et de respect des droits humains.