05 10, 2023
Plusieurs opérateurs se sont vu signifier le retrait des arrêtés pris en juillet par la ministre des mines Antoinette N’Samba Kalambayi, qui les avaient déchus de leurs droits miniers en raison de leurs manquements sociaux et environnementaux.
La ministre congolais des mines fait marche arrière en retirant l’annulation des droits d’exploitation de 29 sociétés minières note Africa Intelligence.
Un arrêté avait été signé le 31 juillet par Michel Kibonge Nyekuma, directeur de cabinet du ministre des mines, avait annulé le droit d’exploitation de 29 sociétés en RDC, suscitant des inquiétudes sur le secteur vital du pays et sur les moyens de subsistance de nombreuses personnes.
Parmi ces sociétés figurent Cico, Cilu, Comide, Boss Mining, Ruashi Mining, PPC Barnet et Chemaf, toutes détenues par des groupes congolais, ainsi que des sociétés allemandes, kazakhes, chinoises, indiennes, sud-africaines et australiennes.
Même si le gouvernement congolais n’avait pas formellement justifié les raisons de cette décision, des sources proches du dossier ont dit qu’elle avait été prise en raison de l’ absence de cahier des charges relatif à l’action sociale et environnementale des entreprises.
En mars 2018, le gouvernement avait promulgué un nouveau code minier dans lequel ces questions sont devenues primordiales.
En RDC, le secteur minier est le plus grand pourvoyeur d’emplois, tant directement qu’indirectement. Le secteur représente 43% du budget national, 47% du PIB, 95% des exportations et un quart des emplois.
Dans les localités touchées par cette décision l’incertitude régnait quant à la reprise ou non de l’exploitation minière suscite de grandes inquiétudes.
L’économie à l’arrêt à Kakanda après la suspension du minier Boss Mining
Plus de quatre mois après avoir été sanctionnée par le ministère des Mines en RDC, les activités de Boss Mining, membre du groupe ERG, sont à l’arrêt jusqu’à la fin du mois de novembre.
Les conséquences économiques se font déjà sentir dans la cité de Kakanda où est installée la société qui produit du cuivre et du cobalt. Ses employés craignent pour leur avenir, car les entreprises de la sous-traitance ont fermé leurs portes. Les activités économiques dépendent à 90% de Boss Mining à Kakanda.
C’est la seule entreprise opérationnelle dans cette région. Marcel Kalubi vend divers produits au marché de Kakanda. Depuis que la société est frappée par des sanctions du gouvernement congolais, son commerce ne tourne plus. En trois ans, il a perdu plus de 70% de son chiffre d’affaires. « Boss Mining avait au moins 3 000 travailleurs et 2 000 étaient résidents à Kakanda.
À ce moment-là, les activités marchaient correctement. Moi, par exemple, je pouvais réaliser les recettes d’un million de francs congolais sur deux ou trois jours. Mais actuellement, ma recette journalière ne dépasse pas 40 000 francs congolais. Kakanda, sans Boss Mining c’est difficile », se désole le commerçant.
Prendre le contrôle d’un secteur clé
Cette mesure intervient au moment où le gouvernement congolais entend réorganiser le secteur minier, notamment en reprenant le contrôle de certaines de ses ressources naturelles.
Avec l’un des sous-sols les plus riches au monde (or, diamants, cuivre…), notamment en minéraux essentiels à la transition énergétique ou à la composition des batteries (lithium, cobalt, coltan…), la RDC est largement dépendante de ses gisements.
Malgré des recettes records l’an passé, Kinshasa cherche à équilibrer ses finances, et se tourne vers le secteur minier pour redresser ses comptes. De l’impôt sur les superprofits à la renégociation des redevances des opérateurs chinois, l’exécutif congolais dispose de plusieurs leviers pour agir.Les annulations des droits d’exploitation minière avaient jette un doute a la volonté du gouvernement congolais d’assainir les milieux des affaires et des investissements dans le secteur minier.