16 02, 2024
Le 13 février 2024, la Représentation Permanente de la République du Rwanda auprès des Nations Unies a remis une lettre de Vincent Biruta, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Rwanda, à l’Ambassadrice Carolyn Rodrigues-Birkett, dans son rôle de Présidente du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette correspondance exprime les préoccupations profondes du Rwanda suite aux déclarations de Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies pour les Opérations de Paix, concernant le soutien matériel et technique que l’organisation devrait fournir à la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour restaurer la paix en République Démocratique du Congo (RDC), connue sous le nom de SAMIDRC.
Jean-Pierre Lacroix, lors d’une réunion avec le Général DYAKOPU MONWABISI, commandant des forces de la SAMIDRC, a souligné l’importance d’une collaboration étroite pour soutenir les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans leur lutte contre les groupes armés dans l’est du Congo. Le Rwanda, tout en acceptant le soutien des Nations Unies aux forces régionales lorsque celui-ci vise à rétablir la paix dans l’est du Congo, a exprimé ses réserves sur le caractère prétendument impartial de la SAMIDRC dans ce conflit.
Le gouvernement rwandais a indiqué que la SAMIDRC soutenait le gouvernement congolais dans sa lutte contre le M23 et d’autres groupes considérés comme armés, ce qui pourrait entraîner une détérioration de la sécurité et des tensions dans la région. Il a été souligné que la collaboration entre la SAMIDRC et les groupes armés ne favorise pas la paix et la sécurité dans la région.
Le Rwanda a mis en avant que les actions de la SAMIDRC, en collaboration avec des groupes armés, augmentent le risque de conflits ethniques, notamment avec des groupes tels que les FDLR qui se sont engagés à combattre les Tutsis rwandais en RDC. Le Rwanda a appelé le Conseil de Sécurité des Nations Unies à être prudent dans l’octroi de soutien matériel et technique à ce groupe, craignant que cela n’aggrave la situation.
En conclusion, le gouvernement rwandais a réaffirmé son engagement à collaborer avec la communauté internationale pour trouver une solution durable aux conflits et à l’insécurité dans l’est de la RDC, se déclarant prêt à tout mettre en œuvre pour prévenir et combattre les conséquences des actions des groupes armés et des pays qui soutiennent des activités déstabilisatrices pour sa sécurité et celle de la région en général.
Des observateurs régionaux estiment que cette lettre du Rwanda pourrait être interprétée comme un signe que l’État rwandais soutient le groupe M23, ces préoccupations du Rwanda étant basées sur la diplomatie en faveur du M23 et sur la protection de ses soldats impliqués dans le soutien au M23, comme le confirment plusieurs rapports d’experts des Nations Unies. Un récent rapport très médiatisé a affirmé que les forces rwandaises ont tenté d’abattre un drone de la MONUSCO avec un missile tiré depuis un véhicule blindé, bien qu’elles aient manqué leur cible.
FK