14.09.2023
La Chine, qui compte plusieurs investissements dans le secteur minier congolais, pourrait être parmi les principaux concernés d’une mise en application de cette mesure.
En juillet, une mesure a été introduite à la Chambre des représentants des États-Unis afin d’interdire les produits importés contenant des minéraux essentiels aux batteries des véhicules électriques, mais extraits par le travail des enfants et dans d’autres conditions abusives en RDC. La Chine, qui compte plusieurs investissements dans le secteur minier congolais, pourrait être parmi les principaux concernés d’une mise en application de cette mesure.
« Le projet de loi vise la Chine, dont le parrain, le représentant républicain Chris Smith du New Jersey, affirme qu’elle a recours au travail forcé et à l’exploitation des enfants pour extraire le cobalt en RDC » affirme l’Associated Press.
La Chine contrôle la majorité des mines de cobalt au Congo, ce qui renforce la position de Pékin dans la chaine
d’approvisionnement planétaire pour les véhicules électriques et d’autres produits. L’extraction de ces minerais a été associée au travail des enfants et à l’exploitation, à des abus environnementaux et à des risques pour la sécurité.
« Le Parti communiste chinois exploite les vastes ressources en cobalt de la République démocratique du Congo pour alimenter son économie et son programme mondial, sur le dos des travailleurs victimes de la traite et des enfants qui travaillent », a déclaré le bureau de M. Smith après la présentation du projet de loi en juillet dernier.
Relations tendues entre les États-Unis et la Chine
La Chine détient une participation de 68 % dans Sicomines, la coentreprise de cuivre et de cobalt avec la Gécamines, à la suite d’un accord d’échange d’infrastructures contre des minerais conclu en 2008, que le Congo cherche maintenant à réexaminer parce qu’il craint de ne pas tirer suffisamment profit de l’accord.
La RDC est le premier producteur africain de cuivre, tout en ajoutant que des réserves de lithium ont été découvertes à Manono dans le Tanganyika, un des composants clés des batteries des véhicules électriques.
La législation américaine interdirait l’importation de « biens, d’articles ou de marchandises contenant des métaux ou des minéraux, en particulier du cobalt et du lithium et leurs dérivés, extraits, produits, fondus ou traités, en totalité ou en partie, par le travail des enfants ou le travail forcé en RDC », a déclaré le bureau de M. Smith cité par AP.
La mesure exigerait également que le président identifie et impose des sanctions, y compris des interdictions de visa et de transaction, aux acteurs étrangers qui facilitent et exploitent le travail des enfants congolais. Ce projet de loi intervient dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et la Chine.