30.09.2023
Vers de nouvelles sanctions américaines contre ceux qui continuent de déstabiliser la RDC. Jeudi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des USA, a appelé le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais.
En plus de condamner les actions du Rwanda dans l’est de la RDC, les USA ont rappelé qu’ils ont imposé le mois dernier des sanctions à six individus pour avoir contribué à l’escalade du conflit dans l’est de la RDC. Et le 15 septembre, souligne Linda Thomas-Greenfield, les USA ont inscrit le Rwanda sur la liste de la loi sur la prévention des enfants soldats pour son soutien au M23, qui a recruté ou utilisé des enfants soldats. « En conséquence, certains éléments de l’assistance bilatérale en matière de sécurité seront interdits », a-t-elle indiqué.
Washington n’entend pas s’arrêter là. « Nous sommes déterminés à désigner des personnes et entités supplémentaires qui menacent la paix et la sécurité de la RDC, et nous exhortons les autres membres du Conseil à se joindre à nous dans ce processus », a prévenu la diplomate américaine.
Par ailleurs, elle a salué les efforts importants déployés par les organismes régionaux africains pour œuvrer en faveur de la paix dans l’est de la RDC, en particulier les processus de Nairobi et de Luanda. « La prochaine session du processus de Nairobi doit être programmée pour démontrer les progrès vers une solution négociée », a-t-elle suggéré.
Retrait « responsable, ordonné, progressif et réussi » de la Monusco
Les USA disent avoir entendu l’appel du gouvernement de la RDC à la Monusco pour qu’elle commence à planifier sa transition hors du pays, plus récemment dans la lettre du ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, au Conseil de sécurité.
« Nous apprécions et partageons l’engagement de la RDC en faveur d’un retrait responsable, ordonné, progressif et réussi, tout en continuant de donner la priorité à la protection des civils. Cependant, 24 années de maintien de la paix en RDC représentent un énorme investissement en ressources et en vies humaines, et nous devons tirer parti de ces investissements. J’attends avec impatience d’entendre davantage le Secrétariat de l’ONU, la Monusco et la RDC sur la manière d’assurer la protection des civils avant, pendant et, surtout, après le départ de la Monusco »,
Cependant, Washington est « préoccupé » par le fait que les forces de sécurité de la RDC et de la région « ne sont pas prêtes » à répondre aux exigences de sécurité du peuple congolais. Pour Linda Thomas-Greenfield, la communauté internationale doit veiller à ce que le retrait de la Monusco n’exacerbe pas la crise humanitaire déjà périlleuse ou ne mette pas en danger de nouvelles vies.
« Nous sommes préoccupés par le fait que l’option exposée dans le plan de transition du secrétaire général repose dans une large mesure sur la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est pour remplir la mission. Et nous exhortons le Conseil à éviter d’approuver un soutien accru de la Monusco à l’EACRF sans garanties appropriées pour répondre aux préoccupations en matière de droits de l’homme, de responsabilité et de commandement et contrôle », a-t-elle ajouté.
En outre, les USA ont réitéré leur demande d’informations détaillées sur les types de soutien que la mission apporterait à l’EACRF, si elle y était autorisée. Ils préconisent, dans ce contexte, une conversation avec le gouvernement de la RDC sur la manière dont la Monusco peut être plus efficace. « Mais soyons clairs, la mission ne peut à elle seule ramener la paix dans l’Est de la RDC », a martelé la diplomate américaine.