09.07.2024
Le conflit dans l’est de la RDC entre la rébellion du M23 et les forces gouvernementales s’est déjà intensifié, avec l’armée rwandaise accusée d’utiliser des armements sophistiqués tels que des missiles sol-air, un camp de déplacés bombardé près de Goma et des manifestations anti-Occident à Kinshasa, il y a quelques mois.
Selon un document de l’ONU consulté lundi 8 juillet 2024 par l’AFP, un « missile sol-air présumé des Forces de défense rwandaises (RDF) » a visé au mois de février dernier, sans l’atteindre, un drone d’observation des Nations unies et aurait été tiré depuis un véhicule blindé dans une zone contrôlée par le M23.
« Des renseignements externes provenant de France confirment que le véhicule blindé de type WZ551, équipé d’un système de missile sol-air, est rwandais », ajoute ce document, dans lequel la mission des Nations unies en RDC (Monusco) pointe une « escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit ».
Cette tension entre Kigali et Kinshasa a fait réagir Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la francophonie, en marge de la 49ème assemblée des parlementaires francophones au Canada. Mushikiwabo a indiqué qu’il faudrait que les décisions prises à travers les différentes médiations puissent être appliquées par tout le monde.
« En tant que SG de la Francophonie je souhaite la paix. Je souhaite que les frères et soeurs Congolais puisque je suis voisine, puissent vivre en paix, et que pour cela, il faudrait que les décisions qui sont prises à travers différentes médiations puissent être appliquées par tout le monde », Louise Mushikiwabo en marge de la 49e APF au Canada
En rappel, la province du Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23 (« Mouvement du 23 mars »), appuyé par des unités de l’armée rwandaise, à l’armée congolaise associée à des groupes armés et deux sociétés militaires étrangères.
La RDC accuse le Rwanda et ses « supplétifs » du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l’Est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des « terroristes ».
Dans sa déclaration du lundi 8 juillet 2024 devant le conseil de sécurité de l’organisation des Nations-Unies ONU, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita a fait savoir « qu’il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit, et que la paix ne pourra être rétablie que grâce à des solutions politiques durables ».