03 08 2023
La France a proposé un nouvel ambassadeur au Burkina. Il s’agit de l’actuel ambassadeur de France au Tchad. Paris avait proposé un premier ambassadeur. Ouagadougou, après plusieurs mois, n’a pas donné de réponse.
Selon nos informations auprès des sources françaises, le tout dernier nom que la France a proposé au Burkina comme son ambassadeur, est Bertrand Cochery, actuel ambassadeur au Tchad.
Nos sources indiquent qu’à ce stade, sa candidature a été validée par le conseil des ministres français et les autorités Burkinabè ont reçu une lettre, la demande d’agrément, la semaine dernière à cet effet.
Selon une source, l’ambassadeur français à N’Djamena doit quitter ses fonctions ces prochains mois.
Si toutefois Ouagadougou valide la candidature de Bertrand Cochery, il sera à son quatrième poste d’affilée en tant qu’ambassadeur après Conakry, Brazzaville et N’Djamena. On dit de lui un homme très expérimenté et fin connaisseur de l’Afrique. Il a une expérience du Sahel puisqu’il est ambassadeur au Tchad depuis 2019.
Paris avait proposé depuis mars dernier, un premier nom, Mohamed Bouabdallah, actuel sous-directeur des affaires politiques aux autorités de Transition Burkinabè. L’attente a été longue et Ouagadougou n’avait pas donné de réponse. Dans le langage diplomatique, c’est une sorte de réponse. Cela veut dire que les autorités Burkinabè ne veulent pas de ce dernier.
Toujours selon nos informations confirmées par des sources diplomatiques françaises, Ouagadougou a retiré la candidature de Prosper Boubacar Manli qui devait prendre la tête de la chancellerie Burkinabè à Paris. Une information aussi révélée par une source qui précise que ce dernier avait pourtant reçu une réponse positive du Quai d’Orsay à sa demande d’agrément.
Les relations entre Ouagadougou et Paris se sont détériorées depuis le putsch du Capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022 qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.
Fin février, le Burkina Faso a dénoncé « l’accord d’assistance militaire technique » conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française », y compris, « ses deux annexes ». Le pays avait donné un mois, soit le 28 mars, à tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires Burkinabè pour quitter le pays.
Mi-janvier, le Burkina avait dénoncé l’accord militaire de 2018 qui permettait le stationnement des forces françaises, quelque 400 militaires français stationnés à Kamboinssin, au Nord-Est de Ouagadougou.
Fin janvier, la France a rappelé son ambassadeur au Burkina Faso, Luc Hallade, pour « consultations » et a aussi annoncé le retrait des soldats français, baptisées « Sabre », du pays. L’ambassadeur Hallade ne reviendra plus dans le pays.
Le 19 février, l’état-major des armées du Burkina a officiellement annoncé la fin des opérations de la force française Sabre à partir du sol Burkinabè.