Les espoirs de la France et de ses alliés concernant une éventuelle intervention au Niger ont été douchés par le récent sommet de la CEDEAO. En dépit de la rhétorique véhiculée par les médias occidentaux et particulièrement français, le sommet n’a pas adopté l’option d’une intervention militaire dans le pays. Le président Tinubu, humilié par cette situation, s’est borné à « activer » la Force en Attente de l’organisation ouest-africaine. Ces déclarations menaçantes, qui ne semblent pas avoir de fondement ni politique encore moins juridique, frôlent le désespoir et sont marquées par une contradiction flagrante, comme en témoigne le communiqué déclarant que la « diplomatie restera privilégiée ».
Un aspect juridique curieux et révélateur d’échec se manifeste également : la CEDEAO sollicite la validation de l’Union Africaine pour « l’ensemble de ses résolutions ».
Le président nigérian a clairement compris que l’approbation de son sénat, et plus encore celle de l’opinion publique farouchement opposée à toute ingérence au Niger dans l’intérêt des puissances occidentales, ne seront pas obtenues.
Il préfère ainsi transférer la responsabilité à une Union Africaine déjà en déclin sur plusieurs fronts concernant les affaires africaines. Du côté de l’ONU et de son conseil de sécurité, l’unique organe habilité à ordonner une action militaire, la Russie a d’ores et déjà annoncé son intention de mettre son veto sur toute proposition d’intervention au Niger.
Dans ce contexte, l’impérialisme semble désormais miser sur l’asphyxie économique du Niger ainsi que sur la division de la société nigérienne. Pour contrer cette menace, les Nigériens doivent plus que jamais maintenir leur unité, afin de préserver leur nation des ambitions des puissances étrangères.