12 01, 2024
La victoire du président congolais a été confirmée ce 9 janvier au soir par la Cour constitutionnelle. Une décision rapidement saluée par la diplomatie belge.
Sans surprise, la Cour constitutionnelle congolaise a confirmé la victoire de Félix Tshilombo au scrutin du 20 décembre (et de la semaine qui a suivi). Une victoire déjà annoncée par la Commission électorale nationale indépendante. Deux institutions remodelées par Tshilombo depuis sa désignation à la tête du pays par la volonté de son prédécesseur Joseph Kabila.
Une fois encore, le président de la RDC n’est pas sorti vainqueur des urnes. Une fois de plus, la victoire a été accaparée par le pouvoir. Une fois encore, le peuple congolais a été volé, dépossédé par une clique qui a scrupuleusement préparé ce hold-up. Il n’a jamais été question de scrutin en décembre en RDC. Tout au plus une mise en scène grossière dénoncée par des centaines de vidéos démontrant le niveau exceptionnel de la fraude
Nul, à part les pires zélotes d’un tshisekedisme forcené, ne peut prétendre au terme de cette farce macabre que Félix Tshilombo est un président légitime, démocratiquement élu. Nul ?
Sauf notre diplomatie qui s’est précipitée pour féliciter le grand homme moins de 25 minutes après l’officialisation de sa victoire. C’est qu’il fallait être les premiers à saluer ce triomphe caractérisé par un score de 73% des votes, dans un scrutin à un tour avec 24 candidats, non crédible.
Le Congo n’est-il pas digne de la démocratie ?
Ce communiqué des Affaires étrangères belges est une honte qui parle de « failles logistiques et opérationnelles », tout en appelant le président à « poursuivre ses efforts en matière de bonne gouvernance et de droits humains ». Un message qui va droit au coeur, notamment, des familles de Chérubin Okende, porte-parole de l’opposition assassiné à Kinshasa le 13 juillet dernier, ou de Stanis Bujakera, journaliste incarcéré en septembre à la veille de la campagne électorale.
La diplomatie belge se déshonore en RDC au nom d’une vision court-termiste qui fait le beau jeu d’un dictateur qui, sans le soutien populaire dont il se prévaut, n’a que la violence et la corruption pour se maintenir au pouvoir. La diplomatie belge confirme donc que pour elle la démocratie en RDC ne doit pas avoir les mêmes standards que chez nous. C’est insupportable et terriblement écoeurant.
Hubert Leclercq