22 09, 2023
Originaire de l’Ituri, le général-major a côtoyé d’anciens chefs de guerre, condamnés par la CPI.
« Son passé est vraiment noir. » Voilà comment deux personnes, fines connaisseuses de l’Ituri, introduisent leurs propos au sujet du général-major Jacques Nduru Ychaligonza. Car, pour un membre de la société civile à Bunia, il est un « enfant de l’Ituri ».
Aujourd’hui adjoint aux opérations et aux renseignements au sein de l’état-major des forces armées de la République démocratique du Congo, il est également connu pour avoir côtoyé d’anciens chefs de guerre dans la province de l’Ituri, condamnés devant la Cour pénale internationale.
Un proche de Lubanga
C’est le cas, notamment, de Thomas Lubanga et Bosco Ntaganda, à la tête de l’Union des patriotes congolais, l’UPC, respectivement condamnés à 14 et 30 ans de prison en 2012 et 2019.
Le portrait de Jacques Ychaligonza
Une rébellion dans laquelle le général a eu un rôle actif. « En tant que chef d’état-major, c’est lui qui a été en charge de la planification et de la mise en œuvre des opérations militaires », comme l’explique l’analyste sécuritaire Jean-Jacques Wondo, qui a écrit un portrait de Mr. Ychaligonza. « Si Thomas Lubanga était le chef militaire de la rébellion, les aspects opérationnels, techniques et opératiques des actions sur le terrain étaient conçus et menés par le général Ychaligonza. »
Une carrière rapide
C’est en 2007, notamment grâce au processus de brassage, une forme de démobilisation des acteurs armés qui consiste à intégrer les rebelles dans les troupes régulières, que Jacques Ychaligonza est propulsé au rang de commandant de la base militaire de Kitona, dans le Bas-Congo, où il restera jusqu’en 2013.
Ensuite, passé par le commandement de plusieurs opérations militaires, notamment Sokola 1, à Béni, au nord du Nord-Kivu, on peut dire qu’il est un connaisseur de la zone.
Dépêché à Goma au lendemain du rappel du gouverneur militaire, il y aurait donné de « nouvelles orientations », le 7 septembre dernier. « A ce titre, il a tenu à réunir toutes les unités qui mènent des opérations dans les zones sous notre responsabilité. » a expliqué le porte-parole militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike. « Il a donné de nouvelles orientations par rapport à l’attitude que doivent avoir les éléments des forces armées de la République démocratique du Congo. »
Et, après les deux semaines d’absence du général Constant Ndima, c’est à lui qu’est revenu l’honneur d’installer le remplaçant du gouverneur militaire en la personne du général-major Peter Cirimwami, qui était jusqu’alors commandant de l’opération Sokola 1, soit le successeur du général Ychaligonza jusqu’à aujourd’hui.