Député provincial honoraire et cadre de Ensemble pour la République, Mike Mukebayi a officiellement saisi le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Constant Mutamba pour lui faire part de sa situation près de 18 mois après sa détention préventive à la prison de Makala. Dans sa missive de samedi 2 novembre 2024, l’ancien élu de la commune de Lingwala révèle comment il est victime de mauvaises décisions prolongeant son arrestation à Makala pour des faits infractionnels punissables seulement de 24 mois.
« Indigné, je vous saisis par le présent au sujet de ce qui est repris en concerne. Non satisfait par un jugement avant dire droit rendu par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe dans l’affaire sous RP 817 m’opposant au Ministère public, joignant au fond un peu trop facilement les exceptions que j’avais soulevées, j’ai formé appel à la Cour de cassation contre cette décision depuis le 26 août 2024. Enrôlée devant la Cour de cassation sous le RPA 220, voilà que 2 mois se sont écoulés sans que la date d’audience ne soit fixée, laissant voir une volonté manifeste de prolonger indéfiniment ma détention à la prison de Makala. Je me dois de vous informer que cette détention dure plus de 17 mois alors que je suis poursuivi pour des infractions dont aucune n’est punissable de plus de 24 mois », a fait remarquer ce cadre du parti de Moïse Katumbi Chapwe dans sa correspondance.
Pour lui, cette manière de faire approuve la thèse selon laquelle son dossier est politique plutôt que judiciaire.
« De quoi accréditer la thèse selon laquelle l’affaire Mukebayi est un procès politique. Pour la petite histoire, cette idée machiavélique à vouloir monter des stratégies pour étirer le plus possible ce procès a commencé lorsque la Cour constitutionnelle a pris 8 mois pour rendre un simple arrêt sur une exception d’inconstitutionnalité par moi soulevée contre l’ordonnance portant répression des infractions flagrantes », a indiqué Mike Mukebayi.
Il a ajouté :
« Comme si cela ne suffisait pas, sollicitant une mise en liberté provisoire qui me sera refusée par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, l’appel que j’avais formé devant la Cour de cassation a pris 2 mois pour voir une décision tomber, sans se soucier que nous sommes en matière pénale qui requiert célérité. »
Face à cette situation, il a sollicité l’implication du garde des Sceaux congolais pour que son affaire soit fixée et qu’il soit mis fin à cette situation.
« Vous conviendrez avec moi que cette attitude est un gangstérisme judiciaire qui ternit de plus en plus l’image de notre justice. Ainsi, je vous prie de bien vouloir vous impliquer personnellement pour que l’audience susvisée soit fixée afin de me permettre d’en découdre et de recouvrer ma liberté méchamment arrachée depuis plus d’un an maintenant », a plaidé Mike Mukebayi.
Membre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, Mukebayi est incarcéré depuis le 23 mai 2023 à la prison centrale de Makala. Son arrestation a suivi son soutien à la famille d’un mineur victime de violences lors d’une manifestation de l’opposition le 20 mai, dirigée par Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga, sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, provoquant de nombreux dégâts et blessés.