11 08 2023
La ministre du Portefeuille ne cesse de se distinguer négativement. Adèle Kahinda affectionne les défis, surtout lorsqu’il s’agit de lancer des peaux de bananes à son ancienne autorité morale Modeste Bahati Lukwebo.
Signée depuis le 30 juin 2023, l’ordonnance n°23/107 portant nomination des membres du Conseil d’administration et de la direction générale de l’entreprise du Portefeuille de l’État dénommée “COBIL SA” est toujours bloquée par la ministre de tutelle qui tiendrait absolument à y maintenir ses propres représentants. Pourtant, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Guylain Nyembo a bel et bien transmis à la MinEtat l’ordonnance nommant les nouveaux mandataires.
Pour Cobil SA, Adèle Kahinda n’est pas prête à lâcher prise et s’engage à tenir tête au chef de l’Etat. La dame de fer n’écoute personne, refuse de s’exécuter et piétine ouvertement l’autorité du président Félix Tshilombo.
Sa rancune contre son ancien Dircab nommé DG la pousse à ignorer la décision prise par l’autorité suprême du pays. Pour montrer son aversion à l’endroit du nouveau DG, la MinEtat a notifié les mandataires des autres entreprises sous sa tutelle sauf COBIL SA. Aucune explication n’est avancée par la prédicatrice en dehors de se bomber le torse pour faire prévaloir sa qualité de ministre. Une façon de montrer à l’opinion qu’elle cogère le pays avec Félix Tshilombo.
“Pareil acte est inadmissible dans l’administration”, a déploré un ancien secrétaire général du gouvernement. Si les autres ministres ont traîné à notifier les mandataires sous leur tutelle, la raison est connue. Le dircab du chef de l’État ne les avait pas encore saisis officiellement. C’est différent de COBIL SA où la ministre du Portefeuille est saisie mais décide de pourrir la vie au nouveau comité de gestion.
“Seuls ses intérêts comptent. Fouler aux pieds une décision du chef de l’État, c’est extrêmement grave. Elle s’expose à des lourdes sanctions”, a prévenu un élu Udps indigné par le manque de respect de Kahinda à l’endroit du chef de l’État. Et d’ajouter que “Bloquer les nouveaux mandataires de COBIL SA est aussi synonyme de paralyser un secteur aussi sensible que la gestion des carburants”.
-Georges Kapiamba et l’ACAJ préoccupés –
Au poste du DG de COBIL SA, Kahinda a une préférence. Il s’agit de Yamba Ngoie Georges Kettel que la ministre ne veut pas voir quitter ses fonctions de directeur général. Malheureusement pour elle, son poulain a été balayé.
“Toutes ces manigances, c’est pour se venger parce que son choix a été rejeté”, a dénoncé un syndicaliste du ministère du Portefeuille.
Dans un courrier de plaidoyer adressé à la princesse Kahinda, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) avait attiré l’attention de la ministre sur le choix controversé de M. Yamba.
“La ministre a désigné Monsieur Yamba Ngoie Georges Kettel aux fonctions de directeur général de COBIL SA. Sans aucune intention de remettre en question vos attributions ministérielles, il nous revient de quelques lanceurs d’alerte que l’intéressé avait jusque récemment occupé les fonctions de directeur général adjoint au sein de la Société pétrolière de stockage de Ango-Ango COBIL, SPSA- COBIL SA, ayant pour actionnaires TRANSLOG et COBIL SA”, détaille Kapiamba rappelant soigneusement que le Conseil d’administration de cette dernière, réunie en sa session du 30 novembre 2022, avait décidé de mettre fin aux fonctions du protégé de Kahinda pour des griefs graves.
“Monsieur Yamba Ngoie Georges Kettel était accusé de manque de collaboration fonctionnelle au sein de la société, contre-performances sur des dossiers importants lui confiés, violations des procédures internes de la Société notamment et atteintes au pacte d’actionnaires par la violation de l’article 7.2 sur la signature conjointe ainsi que la prise des engagements avec des tiers sans consultation préalable du PCA, du DG et encore moins de son collègue DGA”, précise l’ACAJ. Ce signal d’alerte prévenait l’autorité de s’abstenir de confier une quelconque responsabilité au précité.
-Kahinda, un danger pour l’approvisionnement régulier en carburant –
Le protégé d’Adèle Kahinda, Monsieur Yamba Ngoie Georges Kettel a déjà fait l’objet de désaveu à l’unanimité, au mois de novembre 2022, par le Conseil d’administration de la Société SPSA-COBIL SA. Cette mise en index permit d’apaiser les tensions constatées entre le DG de COBIL SA de l’époque et le reste de l’équipe managériale de la joint- venture SPSA-COBIL SA; surtout que celle-ci est présentée comme un élément essentiel d’équilibre pour COBIL SA dans la chaîne logistique d’approvisionnement des populations de l’ouest.
En sus, l’ACA] avait saisi cette opportunité pour s’inquiéter des pratiques contra legem récurrentes consistant à nommer des mandataires publics par arrêté ministériel, donc juridiquement intérimaires, en lieu et place d’une ordonnance présidentielle en bonne et due forme ce, pour plusieurs mois et/ou années en violation de l’article 81 de la Constitution. Ce que Félix Tshilombo vient de résoudre en signant de sa propre main les ordonnances d’investiture des nouveaux mandataires.
Car, madame la MinEtat se servait de ce procédé pour violer les principes de l’Etat de droit et renvoyait un mauvais message à l’opinion tant nationale, qu’internationale quant au primat de la loi dans l’agir quotidien de nos différentes institutions publiques. Pire, lesdits mandataires intérimaires étaient encouragés à poser des actes de disposition et bénéficiaient de tous les droits et avantages prévus par la loi au profit des mandataires régulièrement nommés par ordonnance présidentielle.
-Le DG Mutabunga Rugina Placide attendu dans ses attributions –
Investi par ordonnance présidentielle, Mutabunga Rugina Placide, directeur général de Cobil SA est toujours piégé par les humeurs de Madame Adèle Kahinda. Si rien n’est fait, cette anarchie qui frise une désobéissance à l’autorité suprême de la République pourrait s’apparenter à un bras de fer indigne. Il est temps que le Premier ministre s’implique et que la République fonctionne.
“C’est la République qui gagnerait”, avait suggéré l’ACAJ. Agir autrement et contre l’avis de l’actionnaire majoritaire TRANSLOG mettrait en péril le climat des affaires dont l’amélioration constante fait partie intégrante des priorités du gouvernement de la République.