Après leur élection à la députation nationale, tous les ministres concernés étaient frappés d’incompatibilité et étaient contraints de choisir entre le parlement et le gouvernement pour ne pas tomber sous le coup des articles 108 et 110 de la constitution. Ils avaient opté pour leurs sièges à l’Assemblée Nationale, mais ont été reconduit par un communiqué du cabinet du Chef de l’Etat afin d’expédier les affaires courantes. Une décision qui a d’ailleurs suscité des remous au sein de l’opinion dénonçant la violation des lois du pays.
Si tous les membres du gouvernement ont accepté cette mission spéciale, Vital Kamerhe ne s’est par contre pas montré preneur. Le « pacificateur » n’a pas motivé sa décision mais d’après les analystes, c’était pour « jeter son dévolu à la bataille au perchoir de l’Assemblée Nationale » car, en expédiant les affaires courantes au gouvernement, Kamerhe « ne pouvait donc pas prétendre à un poste au bureau de l’Assemblée nationale » dans la mesure où son mandat parlementaire serait suspendu jusqu’à la fin de l’expédition des affaires courantes.
Une opinion favorable…
« C’est peut-être mieux pour redonner de l’intérêt à cette institution qui a perdu toute sa raison d’être. Au vu du profil de 70% d’élus si pas plus, il faut un politicien averti de sa trempe pour sortir le pays du ridicule. L’homme a perdu mon estime mais je reconnais sa valeur », nous a confié à ce sujet, Frédéric, un citoyen kinois. « Il fera un bon Speaker qu’on n’a plus eu depuis déjà une décennie. Je le vois en tout cas mieux placé là-bas qu’au sein du gouvernement… », renchérit Scott. « Il nous sera utile si l’on veut tripoter la constitution comme il avait bloqué la Kabilie qui invita l’armée rwandaise sur notre sol sans l’aval de l’Assemblée Nationale », prévient par ailleurs Marlène, étudiante en sciences politique à l’Université de Kinshasa.
En attendant l’élection du bureau définitif de l’Assemblée Nationale prévue le lundi 04 mars prochain, tous les indicateurs envoient Vital Kamerhe au perchoir de la chambre basse du parlement. Un comeback 15 ans après qui sera sans nul doute salué non seulement par les élus et l’opinion publique, mais surtout par le personnel qui ne garde de cet homme, que des bons souvenirs et surtout que son expérience, sa connaissance de la vie politique du pays ainsi que son passage glorieux plaident en sa saveur