En République Démocratique du Congo, la perception du vol connaît une évolution surprenante. Désormais, le discours public distingue deux nouvelles catégories de « bons voleurs », qui se démarquent par leur manière de redorer le blason du pillage organisé.
- Le bon voleur intelligent
Il nie avoir volé, bien entendu. Mais si l’on s’en tient aux faits, ce voleur d’élite a su « investir » l’argent détourné. Il a créé des emplois, construit une université aux standards internationaux et s’est forgé une image de bâtisseur. Pour certains, il incarne le pragmatisme : voler, certes, mais avec un retour visible pour la société. - Le bon voleur conscient et dénonciateur :
Celui-là a eu un sursaut de conscience après avoir longtemps festoyé dans le cercle des jouisseurs. Il reconnaît à demi-mots avoir participé aux abus, mais choisit aujourd’hui de dénoncer ce dont il fut complice. Un acte courageux, disent certains, bien que ses dénonciations ne soient accompagnées d’aucun investissement comme pour la première catégorie. Sa rédemption repose sur la parole plutôt que sur les œuvres.
Anecdote :
Le bon voleur intelligent ne reconnaît pas le vol, mais ses réalisations plaident pour lui.
Le bon voleur conscient reconnaît le vol, mais reste sans réalisation palpables.