06 02, 2024
Au cours d’une rencontre avec le corps diplomatique accrédité à Kinshasa, la semaine dernière, le Président Félix Tshilombo avait réaffirmé sa position et par ricochet celle de son peuple, à savoir aucune négociation avec l’agresseur, c’est-à-dire les terroristes du M23 et le Rwanda, pays qui soutient ce mouvement insurrectionnel.
Cette réaffirmation a sonné comme une véritable mise au point qui venait confirmer la position de la RDC qui s’inscrit a contrario de celle de la communauté internationale, particulièrement des États-Unis d’Amérique qui espèrent toujours voir le Congo renouer avec le pays agresseur, le Rwanda et par voie de conséquence, le M23.
En effet, lors de son passage en Angola et abordant la question relative à la médiation de Joao Lourenco, Antony Blinken avait demandé aux deux parties d’accentuer les efforts diplomatiques pour arriver à mettre fin à cette situation.
Des actions diplomatiques au point mort
Cette voie diplomatique que préconise Washington est au point mort depuis plusieurs mois. En premier, la feuille de route de Luanda, conduite par le Président angolais qui avait préconisé un cessez-le-feu qui n’a jamais été respecté par les terroristes du M23 et même le retrait des terroristes dans certaines contrées, n’a jamais été respectée.
De l’autre côté, le processus de Nairobi, conduit par l’ancien Président Kényan Uhuru Kenyatta, est aussi en léthargie du fait que le véritable protagoniste, le M23, n’avait pas pris part aux différentes phases de négociations et même la force de l’EAC qui découlait dans une moindre mesure de ces assises, est déjà reparti comme elle était venue sans réel changement sur terrain.
Il faut reconnaître que l’intransigeance de Kinshasa et du Président Tshilombo qui exclut toutes discussions avec les M23 et le Rwanda y est pour beaucoup dans cet enlisement diplomatique qui n’augure pas une solution durable à long terme.
Le terrain: gage du retour de la paix
Cette intransigeance de l’administration Tshilombo sur les terroristes du M23 ne vaudrait son pesant d’or que si les actions militaires sur terrain arrivent à basculer le rapport de force en faveur des forces loyalistes en récupérant les bastions occupées par les terroristes du M23.
Sachant cela, les terroristes du M23 et leur soutien, le Rwanda, ont entrepris des actions comme le largage des bombes sur Mweso et Goma afin de maintenir le statu quo qui leur est favorable dans cette guerre asymétrique contre le peuple congolais.
Tout compte fait, le retour de la paix dépend essentiellement du théâtre des opérations. Celui qui est en position de force est à même de l’imposer même sur le champ diplomatique. Ainsi, l’intransigeance salutaire de Tshilombo face au M23 et au Rwanda doit être suivie de véritables actions capables de déloger les belligérants et de les chasser du territoire congolais. Encore faut-il le dire, les appels au dialogue avec les terroristes du M23 vont crescendo de la part de la communauté internationale.