Rossy Mukendi et Thérèse Kapangala, deux figures de la résistance contre le 3e mandat de l’ex-président Joseph Kabila.
La colère gronde dans l’opinion. Les familles de Rossy Mukendi et Thérèse Kapangala, deux martyrs tombés pour la défense des valeurs démocratiques, disent “Non” à un troisième mandat de Félix Tshilombo. Face aux tentatives du régime de changer la Constitution, elles ont rejoint la nouvelle plateforme “Sursaut national” pour mobiliser et grossir les rangs de la résistance citoyenne.
Les représentants de deux familles indiquent que cette modification serait une insulte à la mémoire de leurs proches, une défaite de la démocratie et un retour aux dérives qu’ils ont combattues au péril de leurs vies. Thérèse Kapangala est morte pour la démocratie. Son frère, Jean-Claude, l’a signifié à Ouragan. “Le régime actuel est dans une totale amnésie des valeurs que nous avons défendues hier contre Kabila”, s’indigne-t-il. Liberté, respect de la Constitution, gouvernance : autant de principes que l’administration Tshisekedi foule aux pieds.
En 2018, Thérèse Kapangala, aspirante religieuse, a été tuée en répondant à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC) pour une manifestation pacifique. “Si ma famille, notre pays avons perdu Thérèse Kapangala, c’est pour les mêmes raisons que ce régime tente de balayer aujourd’hui. Pour honorer nos morts, nous sommes prêts à être les prochains martyrs !”, a-t-il prévenu.
Jaël Ngalula Tshimanga, sœur de Rossy Mukendi, a exprimé, elle aussi, sa révolte. Son frère, militant pacifique, est tombé en février 2018 sous les balles de sbires du régime Kabila. “Le régime actuel est le fruit du combat de Rossy. Nous devrions être soutenus, et pourtant nous sommes oubliés, trahis”, décrit-elle, la voix pleine de chagrin et de rage. Pour elle, cette tentative de modification constitutionnelle est une honte. “La Constitution, c’est une famille, une nation. On ne trahit pas sa famille”.
La jeune dame soutient que rejoindre la nouvelle coalition “Sursaut national” est une question d’honneur : “Nous sommes honorés de défendre la mémoire de Rossy”. s’est-elle assumée avant de faire remarquer que : “Les enfants de Rossy Tshimanga vivent comme si le sacrifice de leur père n’avait jamais existé pour Fatshi.”
Une bataille pour la dignité
Pour les familles Mukendi et Kapangala, l’article 220 de la Constitution, qui limite le nombre de mandats présidentiels, est une ligne rouge. La franchir serait une trahison pure et simple comme aussi cracher sur les sacrifices de toute une génération. “Nous n’accepterons jamais, ce n’est pas en arrière”, assure JC Kapangala.
Avec Sursaut national, les membres de deux familles espèrent rallier les Congolais de toutes les sensibilités politiques, car il ne s’agit pas seulement d’une lutte contre un texte, mais de protéger la mémoire de Thérèse et de Rossy, les deux héros de la démocratie.