30 août 2023
Ce mercredi 30 août, la ville de Goma, située dans le Nord-Kivu, s’est éveillée dans une ambiance tendue.
Le son assourdissant des coups de feu a envahi les rues dès l’aube, annonçant une journée de tensions palpables.
Une foule de jeunes, inspirée des groupes d’auto-défense Wazalendo, a pris d’assaut certaines voies de la ville, exigeant avec véhémence le départ immédiat de la MONUSCO. Malgré l’interdiction de cette manifestation par le maire de la ville en date du 23 août, la détermination des manifestants ne s’est pas essoufflée.
Les premières étincelles de cette agitation ont été ressenties dès 3h du matin, notamment dans le territoire de Nyiragongo. Selon les témoignages recueillis, un groupe de jeunes affiliés aux Wazalendo tentait de s’approcher de la base de la MONUSCO avant l’aube. « Ils ont été confrontés par les forces de l’ordre avant que la situation ne dégénère », confie Emmanuel Lumoo, un habitant de Nyiragongo. Ce mouvement de protestation, qui aurait pu passer inaperçu, a rapidement pris de l’ampleur, obligeant les autorités à déployer des éléments des forces armées dans toute la ville.
Les conséquences de cette contestation sont graves. Des sources locales évoquent des victimes, entre morts et blessés, à la suite des échauffourées. Le centre-ville, tout comme les périphéries, est presque à l’arrêt, avec des activités économiques et quotidiennes paralysées par ces manifestations.
Ces protestations interviennent à un moment particulier pour la MONUSCO en RDC. Le président Félix Tshisekedi s’est entretenu samedi dernier avec Bintou Keita, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC. L’un des sujets brûlants de leur agenda : le plan de retrait de la MONUSCO.
Bien que des discussions sur un plan de transition soient en cours, ces manifestations mettent en lumière les particularités des relations entre la MONUSCO et certains groupes se réclamant de la société dans les provinces de l’Est du pays.