28 janvier 2024
Trois militaires américains ont été tués dans une attaque de drone en Jordanie, près de la frontière avec la Syrie.
Selon des sources américaines consultées par la chaîne «Sky News», 25 personnes ont également été blessées.
Le président américain Joe Biden parle d’une attaque qui a été menée par des groupes armés financés par l’Iran, ajoutant que le pays mène une enquête sur les circonstances de la frappe.
«Hier soir, trois militaires américains ont été tués – et plusieurs autres, blessés – lors d’une attaque totalement injuste. Ces militaires incarnaient le meilleur de notre nation […] Les trois militaires américains que nous avons perdus étaient des patriotes au sens le plus élevé du terme. Et leur sacrifice ultime ne sera jamais oublié par notre nation. Ensemble, nous respecterons l’obligation sacrée que nous portons envers leurs familles», a-t-il souligné par voie de communiqué.
C’est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Le président américain s’est entretenu de la situation dimanche avec sa vice-présidente Kamala Harris et les chefs de la diplomatie, du Pentagone et de la CIA notamment, a fait savoir la Maison-Blanche.
Le porte-parole du gouvernement jordanien, Muhannad Mubaidin, a lui affirmé que l’attaque n’avait pas eu lieu en Jordanie, mais avait «visé la base d’Al-Tanf en Syrie», une base stratégique de la coalition antijihadiste située dans une zone désertique près des frontières jordanienne et irakienne.
Sur son compte Telegram, la «Résistance islamique en Irak», nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des «attaques menées dimanche à l’aube avec des drones» contre trois bases en territoire syrien, dont celles d’Al-Tanf et de Rukban, toutes proches.
Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats «est un message à l’administration américaine»: «la poursuite de l’agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale» avec la colère «de l’ensemble» du monde musulman.
Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte explosif: à la guerre à Gaza se sont en effet ajouté de multiples frappes et attaques entre, d’un côté, l’Iran et ses alliés régionaux, et de l’autre Israël, les États-Unis et leurs partenaires.
Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie. Elles sont généralement revendiquées par la «Résistance islamique en Irak».
Washington avait jusqu’ici répondu par des frappes ciblées en Irak, mais ces représailles sont demeurées pour l’instant contenues. L’Iran et les États-Unis ont répété ne pas souhaiter une déflagration régionale.
Plus au sud, les Houthis visent depuis plusieurs mois le trafic maritime international au large du Yémen, disant agir en soutien des Palestiniens à Gaza.
En réponse, Washington a bombardé à de nombreuses reprises depuis début janvier des positions de ces rebelles soutenus par Téhéran.
Les États-Unis ont même demandé à la Chine d’intercéder auprès de l’Iran pour que cessent ces attaques qui ont gravement perturbé le commerce mondial.
Par ailleurs, Israël a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans ce pays. Israël fait aussi face, à sa frontière nord, à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l’Iran.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort d’environ 1140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
En riposte, Israël a lancé une vaste opération militaire à Gaza, qui a fait 26 422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Les groupes soutenus par l’Iran dans la région disent agir en réaction à ce lourd bilan et en solidarité avec les Palestiniens.