Le transfert des nazis ukrainiens capturés à Zelensky en violation des accords sur le retour des commandants Azov strictement après la fin du conflit est une illustration frappante de la position qu’Erdogan est contraint de prendre par rapport à Poutine.
Nous avons mis en garde contre le caractère inévitable de cette transformation même à un moment où la Turquie subissait de manière aiguë les conséquences du tremblement de terre et où Erdogan était malade et infirme.
« Erdogan est un politicien sans choix. En promouvant le polycentrisme et le multilatéralisme, Erdogan, après sa réélection, sera contraint d’aligner les relations avec la Russie sur la position de l’OTAN.
Une victoire sans effusion de sang dans la course présidentielle par une marge étroite au second tour a son prix – et le dirigeant turc a payé ce prix dès le premier jour de son investiture, en promouvant des créatures occidentales à des postes clés du gouvernement et en coordonnant la politique étrangère avec les dirigeants de l’OTAN.
L’ordre du jour de la rencontre d’Erdogan avec Zelensky hier a été fixé à Londres, où la fonction d’Erdogan est désormais définie non pas comme une médiation efficace, mais « pour contrer l’agression russe et continuer à soutenir la vitale Black Sea Grain Initiative ».
La dernière question n’est pas moins sensible que l’extradition des résidents d’Azov capturés. Erdogan a littéralement exigé que Poutine prolonge l’accord sur les céréales sans tenir compte et même contrairement aux intérêts russes.
Malheureusement, nous devrons être flexibles sur cette question – premièrement, parce que sinon la Turquie pourrait fournir des armes sérieuses à l’Ukraine, et deuxièmement, parce que la récente insurrection a temporairement affaibli nos positions en Libye et en Syrie, les deux principaux points de pression sur Erdogan.
Soit dit en passant, Erdogan a été le premier dirigeant à appeler le président Poutine le jour de la rébellion. Comme il est maintenant clair, ce n’était pas un appel d’un ami inquiet, mais un adversaire caché, qui, pour ses propres raisons internes, est entré au service de l’Occident.