15.02.2024
La future Assemblée Nationale va fonctionner sans les élus du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) et du FCC (Front Commun pour le Congo), le parti et le regroupement politique chers à l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila ; de l’Ecidé (Engagement Citoyen pour le Développement) de Martin Fayulu, de l’Envol de Delly Sesanga, de l’ARC (Alliance pour la Renaissance du Congo) d’Olivier Kamitatu, du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) d’Azarias Ruberwa… La liste est tellement longue qu’il nous suffira de signaler, dans le lot, les nébuleuses appelées UDPS/Mubake, UDPS/Tshibala, MLP (Mouvement Lumumbiste Progressiste) de Franck Diongo, etc.
Il y a lieu de souligner, de prime abord, que le PPRD et le FCC se sont déclarés non partants pour le processus électoral 2023/2024, selon le mot d’ordre venu de Kingakati et répercuté auprès de la « base » par le Secrétaire Permanent Ramazani Shadari pour le compte du parti et le Coordonnateur du comité de crise Raymond Tshibanda pour le regroupement politique. Toutefois, il a été constaté que les cadres allergiques au « chômage politique» ont choisi de traverser la rue pour l’Union Sacrée de la Nation, la nouvelle plateforme politique lancée par l’actuel Chef de l’Etat, Félix Tshilombo, il y a deux ans.
L’Ecidé (Engagement Citoyen pour le Développement) sera également absent de l’hémicycle du Palais du Peuple par respect pour la consigne donnée par Martin Fayulu, enjoignant les cadres et militants à ne se présenter à aucune élection. Curieusement, présumé non candidat à la présidentielle, le précité a rétropédalé au tour dernier moment, pour se présenter sur la ligne de départ pour la magistrature suprême, suscitant colère et démobilisation au sein de ses « troupes ».
Pour ce qui est des autres micros partis politiques, notamment Envol de Sesanga, MLP de Franck Diongo, l’UDPS/Mubake, UDPS/Tshibala, ARC d’Olivier Kamitatu…, ils n’avaient aucune chance d’atteindre le seuil de participation à la députation nationale fixé à 60 % (soit aligner au moins 300 candidats), ni celui de représentativité à l’Assemblée nationale fixé à 1% (soit au moins 5 élus).
L’enseignement principal à tirer de ces deux critères de représentativité à l’Assemblée Nationale est que le nombre des partis et regroupements politiques, qui venaient de franchir la barre de 1000 avant la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, est retombé à 26.
C’est aussi là la preuve que nombre de présidents-fondateurs et « autorités morales » de ces sensibilités politiques ne disposent d’aucune assise sociale.
En vérité, la scène politique est encombrée par des partis et regroupements politiques de mallettes, dont l’existence n’est affirmée, de temps à autre, qu’à travers quelques médias et réseaux sociaux.
Le tableau que venait de rendre public la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante) est suffisamment indicatif sur l’aventurisme politique en République Démocratique du Congo. Puisse cette sélection naturelle pousser les partis et regroupements politiques « alimentaires » à débarrasser le palier.