08 août 2023
Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a animé une conférence sur l’état de la justice en République démocratique du Congo (RDC), qui s’est tenue vendredi 4 août dans la commune de la Gombe, ville de Kinshasa.
Organisée par une association confessionnelle, cette conférence a eu comme thème : « La justice élève une nation. Que faire pour redorer l’image de la justice congolaise ». Le procureur près la Cour de cassation est revenu sur de nombreux enjeux de la justice en RDC.
Lors de sa prise de parole, cet officier judiciaire a tenu à indiquer d’abord qu’une bonne justice implique la discipline des magistrats, constatant que la discipline des magistrats a subi un relâchement dans le pays.
« La justice est le régulateur de la société dans laquelle il y a des lois sans lesquelles la société ressemblerait à la jungle », a lancé le procureur. « Elle joue, poursuit-il, un rôle curatif dans la mesure où elle soigne les blessures. Si le pays devient une jungle, ce qu’il n’obéit plus aux lois. C’est la justice qui fait que le vivre dans la société devienne agréable. Elle est le dernier rempart. Si elle ne fait pas son travail, c’est la dégringolade ».
De nombreux congolais estiment que la justice dans ce deuxième plus grand pays d’Afrique est instrumentalisée. À ce sujet, Firmin Mvonde a rassuré que des mesures ont été prises au niveau de son instance judiciaire pour redorer l’image de cette justice.
Ces mesures consistent donc à permuter des magistrats pour éviter la familiarité et le clientélisme, la permanence dans les parquets pour suivre de près leur fonctionnement.
« Il faut que la sanction puisse prévaloir en faisant respecter la discipline », a insisté l’officier judiciaire chargé de l’enquête sur le meurtre du député national et ex ministre des transports, Chérubin Okende.
« Ce sont des mesures qui visent à contrôler le comportement des magistrats que le procureur général près la cour de cassation peut arrêter pour faire sanctionner. Ils doivent être les plus sévèrement sanctionnés parce qu’ils sont censés mieux connaître la loi que tous les justiciables », a expliqué l’officier judiciaire.
Aussi, a-t-il a déploré le fait qu’on jette difficilement des fleurs à la justice avant de souligner que dans la plupart des cas ce sont des justiciables qui occasionnent les injustices. Selon lui, cela arrive souvent pour les cas des personnes qui détiennent un certain pouvoir et qui interfèrent aussi dans le fonctionnement de la justice.