03.12.2023
Alors que la Force militaire de la SADC (SAMIDRC) est très attendue dans l’Est de la RDC pour appuyer l’armée congolaise à mettre fin à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers, la Namibie qui a cédé à la Zambie, la présidence de la Troïka (organe qui agit comme chef de file pour les questions de menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région), a réitéré sa position de ne pas envoyer ses troupes dans cette partie instable du territoire congolais.
Le président namibien, Hage Geingob, a justifié cette décision par le fait que son pays « n’a pas les moyens » pour engager ses troupes dans cette opération de grande envergure. Il a fait cette déclaration lundi 27 novembre 2023 au cours de son point de presse de fin d’année.
Hage Geingob, qui rappelle avoir eu des consultations avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le contexte plus large de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, précise cependant que la Namibie pourrait contribuer sur le plan financier.
« La question de la RDC est en suspens. La RDC est en train de changer de partenaire ; l’Afrique de l’Est a maintenant été invitée à quitter, la SADC est censée entrer. J’ai dit que nous n’allions pas envoyer nos troupes, nous n’avons pas les moyens pour cela, mais l’Afrique du Sud et eux ont accepté d’envoyer les troupes. Donc, il est question de changer d’Afrique de l’Est maintenant ils se retirent, nous allons avoir la SADC. J’espère que nous n’allons pas fournir de troupes. Ceux qui vont fournir des troupes sont prêts à le faire, mais nous nous engageons à les soutenir financièrement là où nous le pouvons », a-t-il déclaré.
Dans la même lancée, Geingob a évoqué les efforts qu’il a déployés entant que président de la Troïka de l’organe de la SADC, pour mettre fin au conflit armé dans la partie orientale de la RDC.
» J’ai présidé le sommet extraordinaire de la troïka de l’organe de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ainsi que les pays contributeurs de troupes (TCC) de la Brigade d’intervention de force (FIB), en Namibie, le lundi 8 mai 2023. Le Sommet a discuté des questions de paix et de sécurité dans la région et de la situation sécuritaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo et nous avons convenu de renforcer la présence militaire de la SADC pour que la paix prévale. En tant que président de la Troïka de l’Organe de la SADC, j’ai participé au 43ᵉ Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC à Luanda, en Angola, les 16 et 17 août. J’ai présidé la dernière Troïka de l’Organe de la SADC et j’ai cédé avec succès la présidence au Président Hakainde Hichilema de la République de Zambie lors du 43ᵉ Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC », a-t-il rappelé.
Le déploiement de la SAMIDRC est imminent. L’accord portant statut de cette force a été signé le 17 novembre. Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, cet accord définit l’objet de la mission de cette force régionale, qui va être déployée « pour appuyer l’armée congolaise à combattre et éradiquer le M23 et d’autres groupes armés qui continuent de perturber la paix et la sécurité en RDC ».
À travers la signature de cet accord, les autorités congolaises s’engagent ainsi à mettre à la disposition de la SAMIDRC, les facilités diplomatiques liées à ce type d’intervention. « Cela matérialise aussi l’engagement de la SADC à déployer sa force », a souligné Christophe Lutundula.